Coronavirus

Hommage à celles et ceux qui sont partis renforcer les équipes parisiennes

Face à l’épidémie de Covid-19, des centaines de médecins, infirmiers et aides-soignants se sont manifestés pour venir en aide aux hôpitaux en souffrance. Une bouffée d’oxygène pour ces établissements. Le CHU de Montpellier a décidé de rendre hommage à ces « héros ».

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17 hospitaliers du CHU de Montpellier (11 infirmières et 6 internes) ont accepté d’aller rejoindre l’un des établissements parisiens en grandes difficultés pendant la période de crise sanitaire. Certains ont bien voulu nous fournir leurs témoignages. Nous les en remercions vivement.

Sabine est Infirmière anesthésiste au Bloc Opératoire Tête et Cou à Gui de Chauliac. Elle est partie 7 jours en renfort en région parisienne pendant la crise sanitaire.

 

Après une période intensive de préparation de son service à la crise sanitaire, l’activité au bloc opératoire s’est ensuite beaucoup réduite.

Quand elle voit l’annonce de l’ARS sur Facebook, c’est comme une évidence pour elle : ses collègues ont besoin de renfort, il faut aller les aider ! Après l’aval de sa famille, elle part rejoindre le Centre Hospitalier de St Denis le 14 avril.
 

Elle est affectée dans une salle de réveil post-opératoire (SSPI), réaménagée en service de réanimation pendant cette crise. Des respirateurs de transports, de réanimation, de blocs sont installés ainsi que du matériel récupéré auprès des cliniques proches afin de pallier au manque de matériel.

Après une pénurie de masques et blouses en début de crise, tout est rentré dans l’ordre, mais le matériel est donné au compte-goutte. Sabine ne manque de rien, elle a la chance de recevoir tous les matins, sa panoplie de travail.
 

Ses collègues parisiens, très courageux, sont épuisés après l’énorme flux de patients arrivés début mars. Ils sont pour la plupart, Infirmiers de bloc sans jamais avoir pratiqué de réanimation. Malgré les difficultés, ils sont très généreux dans leur prise en charge auprès des patients.
 

Elle se dit que son expérience de 15 ans en réanimation va beaucoup l’aider, « c’est comme le vélo, cela ne s’oublie pas ».
 

Puis c’est l’heure du retour, la peur d’avoir été contaminée et de ramener le virus à la maison ou auprès de ses patients. Après quelques épisodes compliqués pour se faire dépister, le diagnostic tombe : négatif. Ouf !
 

Si elle devait le refaire, elle dit OUI sans hésitation. Cela a été une expérience très enrichissante au niveau humain et en technicité. Il a fallu s’adapter très rapidement, savoir s’habiller afin de se protéger au maximum, trouver du nouveau matériel etc...

L’humanitaire est au cœur de son métier d’infirmière et sa double mission d’aller aider ses collègues ainsi que les patients a été entièrement accomplie.
 

Bravo et merci à Sabine.

Sabine est Infirmière anesthésiste au Bloc Opératoire Tête et Cou à Gui de Chauliac. Elle est partie 5 jours en renfort en région parisienne pendant la crise sanitaire.

 

Sabine travaille dans la fonction publique hospitalière depuis 1995. Elle obtient son diplôme d’infirmière en 1993, puis se spécialise en anesthésie réanimation en 2001.

Cette crise sanitaire sans précédent l’a poussée à poser sa candidature pour partir dans les régions les plus touchées.

 

Elle a souhaité aider ces équipes dans la détresse afin de les soutenir.

Sabine a vécu une expérience humaine inoubliable dans le service de réanimation de l’hôpital de Gonesse où elle s’est rendue du 15 au 20 avril. Elle a rencontré des soignants altruistes, solidaires, qui ont fait preuve parfois d’abnégation face à ces évènement éprouvants, submergés émotionnellement et physiquement. Ils ont pourtant montré un professionnalisme sans faille.

 

Juste un regret pour elle : ne pas avoir été détachée plus longtemps et surtout plus tôt...

 

Malgré la peur qu’elle a pu éprouver pour ses proches et elle-même, elle est heureuse d’avoir partagé pendant une petite semaine ces moments plein d’émotions qui lui ont redonné foi en l’humanité.

 

« Merci encore à Nathalie, Djemi, Sarah, Karim, Charlène, Patricia, Francois, Laëtitia, Karima.... j’en oublie.. Merci d’avoir été là.... »

 

Un grand merci à Sabine.

Nadja est Infirmière Anesthésiste en bloc opératoire au CHU de Montpellier.

Elle a pris la décision de partir en Île de France très rapidement, en discutant un après-midi avec des collègues qui l’ont informé de cette possibilité dont elle n’avait pas encore eu écho à cet instant.

 

Ayant de la famille sur Paris, Nadja savait que la situation était vraiment compliquée pour tout le monde, soignants ou non.

Elle découvre que des hôpitaux faisaient appel à du personnel un peu partout en France. La réflexion fut très rapide, les choses étant un peu plus calmes et sous contrôle au CHU de Montpellier, elle s’est dit qu’elle devait prêter main forte.

 

Nadja est donc partie pour une semaine dans le service de réanimation de l’hôpital de Montreuil pour y travailler de nuit. 

 

Le plus difficile a été de s’adapter au matériel, parfois très différent de celui qu’elle a l’habitude d’utiliser ou de manipuler : les dialyses, les techniques qu’elle n’utilise plus depuis qu’elle travaille au bloc opératoire. Mais les anciens réflexes reviennent vite.

 

L’équipe a été particulièrement accueillante et aidante. Ils étaient contents que des soignants viennent de l’extérieur les relayer et après des semaines harassantes ils avaient besoin de souffler et de raconter ce qu’ils avaient vécus à des collègues qui ne venaient pas de la même région.

 

Nadja a rapidement retrouvé le rythme des services de réanimation et l’expérience a donc été bénéfique.

 

« S’il fallait partir à nouveau je pense que je serai prête à réitérer l’expérience, j’espère seulement que les temps à venir ne nous inciterons pas à nous poser à nouveau cette question."

 

Un grand merci à Nadja.

Muriel est Infirmière anesthésiste au bloc digestif. Elle est partie 1 semaine en région parisienne.

 

Muriel a tout de suite souhaité apporter son soutien aux soignants épuisés.

Elle a été affectée de nuit, en secteur fermé, pendant 1 semaine, dans le service de géronto-psychiatrie de l’Hôpital Bretonneau, dans le 18ème arrondissement où tous les patients étaient affectés par le virus COVID-19. Elle est parti avec une Infirmière anesthésiste d’Arnaud de Villeneuve dont elle a fait la connaissance. Celle-ci a été affectée en réanimation.

Elle a rencontré des soignants épuisés mais toujours engagés. Loin de la technicité du bloc elle a appris des techniques spécifiques aux personnes âgées.

Les cadres étaient très présents. L’organisation du séjour était parfaite via une plateforme gérée par des étudiants de polytechnique. Elle est restée sereine tout au long de ce parcours.

 

Cette expérience a été pour elle riche humainement. Elle serait prête à repartir si besoin, mais espère tout de même que cette situation reste un mauvais souvenir. 

 

Muriel souhaite remercier le CHU de Montpellier ainsi que son encadrement de lui avoir permis de pouvoir partir aider ses confrères en souffrance.

 

Un grand merci à Muriel.

Solène est Infirmière anesthésiste au bloc opératoire gynécologique. Elle est partie 1 semaine en région parisienne. Elle nous raconte tout dans son journal de bord.
 

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