Présentation du site

Ce site aborde différents points concernant la vaccination afin de donner matière à réflexion aux personnes indécises. Il permettra également aux médecins d’avoir un argumentaire scientifique construit pour expliquer les enjeux vaccinaux aux plus réfractaires et pouvoir ainsi les rassurer.

Présentation du site

Ce site est le résultat du travail de Thèse de Médecine Générale du Docteur Florentin DAMBROISE, médecin généraliste, dirigée par le Docteur Brigitte BLANC, pédiatre du service des Urgences Pédiatriques au CHU de Montpellier. Le contenu a été validé par le Docteur Eric JEZIORSKI, pédiatre infectiologue au CHU de Montpellier et par le Professeur Nicolas SIRVENT, pédiatre spécialisé en onco-hématologie et responsable du pôle mère-enfant au CHU de Montpellier.

La population est de plus en plus soucieuse et inquiète au sujet des vaccins. La propagande anti-vaccinale utilisant tous les moyens de communication possibles est très présente entraînant un scepticisme grandissant au sein de la population mais aussi du corps médical. Les médecins sont démunis par manque d’outils pour les aider à informer, mais aussi à expliquer et à communiquer avec leurs patients sur l’intérêt et les enjeux de la vaccination tout en luttant contre la désinformation dans ce domaine.

Nous proposons un outil pédagogique de type site internet accessible à la compréhension du grand public.

Ce site hébergé par le CHU de Montpellier a pour but de permettre de donner matière à réflexion aux personnes indécises mais permettra également aux médecins d’avoir un argumentaire scientifique construit pour expliquer les enjeux vaccinaux aux plus réfractaires et pouvoir ainsi les rassurer.

Les auteurs déclarent n'avoir aucun conflit d'intérêt.

Justification du travail

La vaccination est un enjeu de santé publique. Malgré une efficacité prouvée, le scepticisme est très présent et grandissant dans la population, mais aussi chez les professionnels de santé. Plusieurs raisons pourraient expliquer ce phénomène.

Une étude conjointe de l’INPES et de la DREES de 2015 (1), a mis en évidence que 97 % des médecins généralistes étaient favorables à la vaccination. Parmi les médecins interrogés, 96 % se sentent capables d’informer les patients sur l’utilité des vaccins, 81 % sur leur sécurité mais seulement 43 % sur le rôle des adjuvants. De plus, 24 % des médecins interrogés émettent un doute quant à l’utilité et la dangerosité des vaccins.

Au vu du rôle pivot du médecin généraliste dans la vaccination, l’hésitation de ces derniers pourrait renforcer celle des patients et ainsi contribuer à l’insuffisance de couverture vaccinale. Près de 80 % des professionnels interrogés sollicitent des outils de communication et d’information à destination de leurs patients.

De nombreuses polémiques autour de la vaccination ont contribué à accroître ce doute et à aggraver le recul vaccinal (2). La place de la presse fut très importante dans la diffusion de ces idées. Par exemple dans l’affaire ROR-autisme, il y a eu une baisse sensible de 13,6% de la couverture vaccinale. Dans les régions où la presse n’a pas évoqué le sujet, la baisse ne fut que de 2,4 %. Depuis, il a été montré que cette étude n'était qu'une escroquerie.
Dans l'exemple de la vaccination contre l'hépatite B, dès 1995 une campagne de presse s’est opposée à cette vaccination, ce qui a eu pour effets une diminution de la vente du vaccin. Malgré un démenti de l’Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé (Afssaps) sur un lien entre le vaccin anti-VHB et la sclérose en plaques, le sentiment anti-vaccinal n’a fait que croître et le ministère de la santé a dû suspendre la vaccination en 1998 dans les établissements scolaires. Depuis, la méfiance sur ce vaccin a toujours été présente dans la société, et la couverture vaccinale a été insuffisante pour contrôler le virus (3). Ces deux exemples seront traités au cours de ce travail.

Depuis l’émergence d’internet et l’utilisation des réseaux sociaux, les moyens d’information ont considérablement changé, mais en parallèle, la diffusion de propagandes et de désinformations a aussi considérablement augmenté. Ainsi on retrouve de nombreux sites qui sont contre la vaccination mais dont les arguments ne sont pas documentés ou sont fallacieux (4). Il faut donc utiliser ces nouveaux systèmes de communication pour permettre à la population et aux professionnels de santé d’accéder à des informations validées scientifiquement.

Une autre des hypothèses expliquant ce phénomène anti-vaccinal est l’effacement de la mémoire individuelle et collective des maladies prévenues par la vaccination dans la population mais aussi chez les professionnels de santé. Ceci est la conséquence logique de l’efficacité vaccinale. L’attention est maintenant concentrée sur les risques potentiels des vaccins et non plus sur les risques des pathologies qu’ils servent à prévenir (1,4). Il faut donc pouvoir rappeler à la population et aux médecins l’histoire des grandes épidémies, les conséquences dramatiques que cela a eu dans le passé ainsi que les bienfaits de la vaccination. Beaucoup parmi les praticiens sont trop jeunes pour avoir connu ces maladies.

Le questionnement au sujet des effets secondaires des vaccins est très présent de la part de la population et des professionnels de santé. Une étude de la DREES de 2011 sur la vaccination de la grippe A/H1N1 a montré que moins de la moitié des médecins considèrent leurs patients suffisamment informés sur la gravité de la maladie grippale, sur le traitement antiviral et sur les effets secondaires de ce vaccin. Les professionnels interrogés considèrent que pour les patients la peur des effets secondaires est un frein à la vaccination dans 85,4% des cas et un frein pour eux dans 32,7% des cas (5).
Il est donc important de pouvoir expliquer à la population et aux professionnels de santé les effets secondaires des vaccins, leur prévalence, les traitements des complications possibles et de rappeler le principe de la balance bénéfices-risques.

L’objectif de ce travail est de proposer un outil informatique qui permettrait de répondre à ces différents points et qui aiderait à renforcer la prise de conscience des médecins et de la population sur la nécessité d’adhérer à la vaccination.
Nous proposons un site internet pédagogique accessible à la compréhension du grand public afin de compléter l'action des médecins pour informer, expliquer et communiquer avec ses patients sur l’intérêt et les enjeux de la vaccination tout en luttant contre la désinformation dans ce domaine.

Nous avons pu aborder au cours de ce travail différents aspects sur le sujet de la vaccination. Nous avons tout d’abord retracé les grandes lignes de l’histoire des maladies infectieuses contre lesquelles nous nous protégeons. Ce rappel historique permet de remémorer les effets dramatiques de ces maladies sur la santé à ceux qui n’auraient pas connu ou qui auraient oublié cette époque. Nous avons également mis en évidence que même si en France nous sommes épargnés par certains fléaux épidémiques, il n’en est pas de même pour les autres pays du continent. De ce fait, nous ne sommes pas à l’abri de nouvelles vagues épidémiques comme cela est actuellement le cas pour la rougeole.

Nous avons également abordé les principales questions et craintes fréquemment rencontrées lors de notre pratique ou dans les différents médias ainsi que les principaux argumentaires anti-vaccins. Nous proposons dans ce travail une explication simple mais argumentée afin de démontrer que les arguments relayés par la sphère anti-vaccinale sont basés sur des faits infondés ou incomplets. Le but est de montrer les bienfaits de la vaccination et de rassurer la population.

Enfin, nous avons passé en revue les grandes polémiques anti-vaccinales. Nous les avons replacées dans leur contexte historique et avons démontré au travers d’études et d’analyses scientifiques publiées dans la littérature médicale que ces polémiques ne reposaient sur rien de rationnel.

Tout au long de ce travail, nous avons montré que le risque pour notre santé était plus important lorsque nous ne nous faisons pas vacciner qu’à l’inverse. La protection collective est efficace sous réserve d’une couverture vaccinale suffisante à un endroit donné. Ne pas se faire vacciner entraîne un risque de développer une maladie grave parfois mortelle, de développer des complications pouvant entraîner de lourdes séquelles et de contaminer ceux qui ne peuvent se faire vacciner pour des raisons médicales ou ceux qui n’ont pas répondu aux vaccins.

Pour des informations complémentaires ou des questions vous pouvez prendre contact avec un professionnel de santé.