CRP Occitanie

Centre Régional Psychotraumatisme (CRP)

Les Centres Régionaux du Psychotraumatisme (CRP) ont pour vocation d’offrir des lieux d’orientation et/ou de consultations spécialisées pour les personnes souffrant d’un trouble de stress post-traumatique, indépendamment de la nature du traumatisme vécu (physique ou psychique, résultat d’un accident, de violences, de maltraitance…). Les CRP sont présents sur l'ensemble du territoire français. Le CRP Occitanie possède une antenne dans l'Hérault, au sein de l'hôpital Lapeyronie du CHU de Montpellier. 

Un « évènement traumatique » est un évènement qui expose, en tant que victime ou en tant que témoin, à la mort ou une menace de mort, à une blessure grave. 

Parmi les évènements de vie concernés nous pouvons retrouver : 

  • Catastrophe naturelle (inondation, ouragan, tornade, tremblement de terre, etc.
  • Incendie ou explosion 
  • Accident de la vie quotidienne ou de travail (accident de voiture, de train, d’avion, chute, etc.),
  • Agression physique et/ou menace par une arme 
  • Agression sexuelle (viol, tentative de viol, être obligé d’accomplir tout acte sexuel par la force ou sous des menaces, etc.)
  • Présence en zone de guerre  (dans l'armée ou comme civil)
  • Captivité (avoir été kidnappé, enlevé, pris en otage, incarcéré comme prisonnier de guerre, etc.)
  • Témoin d'un décès soudain et/ou violent (homicide, suicide, etc.)
  • Maltraitance ou négligence dans l'enfance 

 

Le temps passé entre la survenue de l'évènement et le moment de votre survenue des symptômes varie en fonction des individus (allant de quelques jours à plusieurs années). 

Vivre un événement traumatique ne conduit pas systématiquement à développer un traumatisme psychique (ou psychotraumatisme). Cependant, si vous ressentez des difficultés en lien avec votre vécu, il est légitime de demander de l'aide. 

 

Les premières semaines suivant un évènement à potentiel traumatique constituent une période de transition, dont les enjeux sont : 

  • la récupération,
  • le retour à la normale,
  • et la reprise du cours de ma vie en dépit de l’adversité traversée.

 

Cette période peut être marquée par la présence de certains symptômes physiques et/ou psychiques, témoignant de la quantité d’informations et d’émotions que l’organisme doit intégrer.

En effet, le corps et le cerveau doivent faire un travail d’adaptation très important, ce qui va pouvoir se manifester par différentes réactions, dont la durée et l’intensité varient selon les personnes et les évènements vécus.

Ainsi, les réactions peuvent : durer quelques jours et s’estomper progressivement, persister dans le temps, ou même parfois se développer des mois ou des années après l’événement. Certaines de ces réactions impliquent d’aller consulter un professionnel de santé (Plus d'informations sont à retrouver dans la rubrique « Quels signes doivent m’alerter ? »).  

    Quelle est la conduite à tenir ? 

    Voici quelques conseils pour vous préserver et prendre soin de vous dans les semaines qui suivent l'exposition à un évènement très stressant :

    • Ne vous isolez pas :  il est important d’être entouré des amis et membres de la famille qui peuvent vous écouter, vous soutenir. Les personnes qui bénéficient d’un soutien social de bonne qualité ont plus de chances de récupérer après un évènement.
    • Ne cherchez pas à éviter de parler de l’événement : autant que possible, laissez venir les pensées et acceptez-les. Pour autant, ne vous contraignez pas non plus à raconter ou décrire à tout prix ce qui s’est passé. Néanmoins, il sera important de pouvoir verbaliser sur ce que vous avez vécu, auprès de vos proches et/ou des professionnels de santé lorsque vous en ressentirez le besoin.
    • Essayez de reprendre vos activités, autant que possible, selon les routines et horaires de vos habitudes. Sortez de chez vous, aérez-vous.
    • Il est déconseillé de consommer de l’alcool ou des drogues. Même si cela peut sembler aider initialement, sur le long terme, ces consommations risquent d’entraver le processus d’assimilation de l’évènement par l’organisme, et donc d’aggraver rapidement les symptômes. 
    • Il est également déconseillé de prendre des médicaments sédatifs ou somnifères sans l’avis d’un médecin. Nous vous conseillons grandement de vous rapprocher des professionnels de santé à votre disposition

     

    Quelles démarches dois-je engager ?

    Que l’événement vécu relève ou non d’une infraction pénale, il est important de rester à l’écoute de soi et de ne pas négliger le retentissement potentiel du traumatisme.

    Démarche de soin 

    A chacune de ces périodes, les difficultés rencontrées peuvent être de fréquence et d’intensité variables. L’avis d’un professionnel de santé formé au psychotrauma est recommandé dès lors que ces difficultés entravent la vie quotidienne. Celui-ci peut vous apporter des conseils précieux et vous orienter vers les dispositifs adaptés à la situation vécue (centres de soin psychotraumaassociations d’aide aux victimes et médecine légale). L’ensemble de ces acteurs peut vous aider à dépasser des difficultés qui vous paraissent insurmontables.

    En première intention, vous pouvez vous adresser à : 

    • Votre médecin généraliste
    • Un Service d'Urgences Psychiatriques (7j/7)
    • Un Numéro national d'Aide aux Victimes, 7j/7 (de 9h à 19h) : 116 006
    • Le Centre Régional du Psychotraumatisme de Montpellier : 04 67 33 85 99
    • Une Association d’Aide aux victimes : France Victime Hérault : 04 67 60 61 78

                                

    Démarche juridique 

    En cas d’infraction pénale, il est légitime de demander à faire reconnaître le préjudice subi en vous rendant au commissariat ou à la gendarmerie pour déposer une plainte. N’hésitez pas, pour ce faire, à prendre rendez-vous par téléphone.

    Differentes associations d'aide aux victimes proposent un accompagnement par des juristes pour vous aider dans cette démarche (France Victime Hérault, CIDFF, Association Avocat et Violence Conjugale du barreau de Montpellier, etc.) 

     

    Démarche sociale 

    En cas de necéssité, de changement d'hébergement, de demandes d'aides financières, de protection de l'enfance, vous pouvez vous adresser aux intervenants sociaux du département. Dans l'Hérault, plusieurs coordonnées de Maisons des solidarités, services Territoriaux des Solidarités, de service sociaux des gendarmeries, etc. sont disponibles sur le site du département de l'Hérault, ou sur ce guide

     

    Pour un complément d'information, en tant que victime, témoin, professionnel, vous pouvez vous rendre sur arrêtonslesviolences.gouv . 

     

     

    Pour plus de références, rendez-vous dans la partie "bibliothèque" plus bas sur cette page. 
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    Si dans les semaines suivant l'évènement vous ressentez un ou plusieurs de ces symptômes : 

    • Des pensées et des images envahissantes et spontanées de l’évènement, la journée, mais également la nuit, sous la forme de cauchemars ;
    • Un sentiment intense de peur ou d’anxiété quand quelque chose rappelle l'événement ; 
    • Des efforts volontaires et répétés pour éviter tout ce qui pourrait rappeler l’évènement (un endroit, une conversation, des personnes, etc.) ;
    • Des réactions de sursaut exagérées, un sentiment d'insécurité constant, comme si la menace planait toujours ;
    • Un manque de patience, une irritabilité et/ou des accès de colère ;
    • Des troubles du sommeil ;
    • L’incapacité à ressentir des émotions positives ;
    • Une perturbation du sentiment de réalité (c’est-à-dire le fait de se sentir dans un état second, ressentir un ralentissement du temps, des perceptions altérées, etc.).

    Et que ces symptômes sont à l’origine d’une souffrance importante, l’avis d’un professionnel de santé formé au psychotrauma est recommandé. Si vous êtes concerné, veuillez-vous rendre à la rubrique « Je souhaite être évalué, comment faire ? ». 

     

     

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    Vivre un évènement très stressant peut bouleverser la vie de celui qui l’a vécu, et avoir un impact sur ses relations (conjugales, familiales, sociales, professionnelles). Si vous êtes un proche, vous êtes peut-être vous aussi affecté par ce que cette personne traverse en ce moment.

    La détresse de votre proche peut se manifester par : 

    • Des changements dans ses comportements et attitudes : vous remarquez qu’il s’isole, est plus fatigué qu’à l’habitude, ou plus irritable, qu’il rit moins ou est d’humeur triste.
    • D’autres problèmes ou comportements pourraient être présents : le fait de consommer plus d’alcool ou de drogues, d’avoir des comportements auto-destructeurs, de prendre des risques inutiles ou présenter des idées suicidaires.

    Ces symptômes et comportements témoignent d’une souffrance psychologique et doivent amener à consulter un professionnel de santé.  

                               

     

    Votre soutien peut faire la différence pour aider un proche à mieux s’adapter après un tel événement. Les études scientifiques mettent en avant qu'un soutien social de bonne qualité est l’un des facteurs de protection les plus importants contre le développement d’un trouble de stress post-traumatique. 

    Voici quelques conseils pour avoir une attitude aidante et soutenante :

                                 CE QUE JE PEUX FAIRE : 
                                 Ce qui n’aide pas :
    • Offrir une présence bienveillante et montrer son soutien, par des visites, des contacts réguliers.

     

    • Valider et normaliser les réactions et les émotions dont il/elle pourrait vous faire part, avoir une écoute empathique  : « c’est vrai que ça doit être difficile », « je peux comprendre que tu sois bouleversé. »

     

    • Ne pas insister pour qu’il/elle raconte les détails de l'évènement. Respecter les silences ou son refus de parler.

     

    • Offrir son aide pour les préoccupations immédiates : « De quoi as-tu besoin? », « Que puis-je faire pour toi ? »

     

    • Proposer des activités pour se changer les idées.

     

    • Encourager à chercher de l’aide professionnelle. 
    • Porter un jugement ou bien critiquer les réactions qu'il/elle a eues et les difficultés qu’il/elle traverse : « Pourquoi tu ne t'es pas enfui(e) » , « Tu ne devrais pas te laisser abattre », « Pleurer ne servira à rien, il faut se secouer. »

     

     

    • Insister pour qu’il raconte en détail ce qu’il/elle a vécu.

     

     

    • Dire qu’il faut tourner la page, et ne plus y penser.

     

     

    • Invalider ses émotions ou les minimiser : « Tu ne devrais pas être triste, tu es en vie! », « Tu ne devrais pas être en colère, cela ne t’aide pas », « Regarde, les autres vont bien, pourquoi tu ne t'en remets pas toi ?»

     

       

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      En cas de symptôme évocateur d’un trouble de stress aigu ou d’un trouble de stress post traumatique (voir « Quels signes doivent m’alerter ? »), il est possible d’être évalué par un professionnel de la santé formé au pychotraumatisme au sein du Centre Régional du Psychotraumatisme (CRP) de Montpellier. Celui-ci saura vous orienter vers la prise en charge la plus adaptée.
      Pour faire la demande, la démarche est la suivante :

      • Appelez le secrétariat du CRP au 04 67 33 85 99, et faites part de votre souhait d’être évalué par un professionnel ;
      • Contactez votre médecin traitant ou votre psychiatre traitant ou psychologue référent afin qu’il rédige un courrier d'adressage reprenant  les éléments suivants  :
        • la symptomatologie,
        • le parcours de soins (le suivi thérapeutique qui a déjà été mis en place concernant le/les trouble-s),
        • les antécédents somatiques et psychiatriques,
        • le résultat des échelles psychométriques qui ont pu être réalisées.

      Sans ces élèments, votre demande ne sera pas prise en compte. 

       

      Après évaluation de la demande par nos équipes, vous serez contacté pour un rendez-vous ou une réorientation vers un service plus adapté.

       

       

      En cas d’idées noires ou suicidaires ou autre symptôme d’urgence, vous pouvez contacter le 15 ou vous rendre aux urgences psychiatriques de l’hôpital le plus proche, afin d’obtenir au plus vite une aide.

      Je suis professionnel de la santé et je souhaite orienter un patient.

      Le Centre

      Les Centres Régionaux du Psychotraumatisme (CRP) ont pour vocation d’offrir des lieux d’orientation et/ou de prise en charge aux personnes souffrant de Trouble de Stress Post-Traumatique (TSPT). Le CRP de Montpellier se situe au sein de l’hôpital Lapeyronie et se compose d’une équipe de psychiatres et de psychologues proposant ces consultations spécialisées.

       

      Approches thérapeutiques (selon les recommandations de la HAS*) :

      • Pharmacothérapie
      • Thérapie Cognitive et Comportementale Centrée sur le Trauma (TCC-CT)
      • Eye Movement Desensitization and Reprocessing  (EMDR)
      • Thérapie de reconsolidation (Brunet)

      * Recommandations HAS - 2007 

       

      Pour qui ?

      Pour les personnes ayant vécu un ou plusieurs évènements potentiellement traumatiques (Accident, violence, maltraitance, agression sexuelle, acte de terrorisme, zone de guerre, etc.) et rapportant une symptomatologie invalidante, en lien avec cet évènement (flash-backs, cauchemars, hypervigilance,…)

       

      Comment adresser ? 

      1. Transmettre nos coordonnées téléphoniques au patient (☎ 04 67 33 85 99) afin qu’il puisse nous informer de sa demande d’évaluation. 
      2. Compléter le formulaire de demande de première consultation
      3. Nous envoyer un courrier d’adressage contenant ce formulaire, accompagné du résultat des échelles psychométriques qui ont pu être réalisées le cas échéant. Ces éléments sont à renvoyer par voie postale uniquement (pas de données patient par mail) à l'adresse suivante :
        Centre Régional du Psychotraumatisme - CRP
        Département d'Urgences et Post-Urgences Psychiatriques
        Hôpital Lapeyronie - CHU de Montpellier
        371 avenue du Doyen Gaston Giraud
        34295 Montpellier cedex 5

      Sans ces élèments, la demande ne sera pas prise en compte.

       

      Nous rappelons les patients dans les meilleurs pour leur proposer un rendez-vous.

      Nous vous tiendrons informé de la prise en charge proposée au patient, ou de son éventuelle réorientation vers une structure plus adaptée. 

      Je souhaite être formé. 

      Pas de catalogue de formation sur le CRP Occitanie pour le moment. 

       

      Vous trouvez ci-dessous une liste non-exhaustive de livres, vidéos, articles et de sites internet sur le psychotraumatisme pouvant vous apporter des informations et quelques premières pistes pour surmonter vos difficiltés ou celles de vos proches.
      En cas de persistance des difficultés, prenez contact avec votre médecin traitant ou le Centre Hospitalier le plus proche de chez vous. Ne restez jamais seul.e face à votre détresse. 

       

      Trouble de stress post-traumatique 

      • Pascale Brillon    
        Se relever d’un traumatisme 
      • Aurore Sabouraud-Séguin
        Revivre après un choc : Comment surmonter le traumatisme psychologique
      • Helen Kennerley
        Surmonter les traumatismes de l'enfance avec les TCC
      • Coraline Hingray et Wissam El-Hage 
        Le trauma, comment s'en sortir ? 

      Violences conjugales  

      • Sophie Lambda
        Tant pis pour l'amour : Ou comment j'ai survécu à un manipulateur (BD)

      Violences sexuelles 

      Deuil 

      • Brillon Pascale
        Quand la mort est traumatique
      • Fauré Christophe
        Vivre le deuil au jour le jour
      • Louboff François
        Dire adieu : petit guide psychologique du deuil
      • Sauteraud Alain
        Vivre après ta mort : psychologie du deuil

      Contact

      Ne restez jamais seul·e avec des idées noires et/ou suicidaires. 

      Appelez le 15 ou rendez vous directement aux Urgences de l'Hôpital Lapeyronie ou du service d'Urgence le plus proche de chez vous.