La Tuberculose
Histoire de la maladie
La tuberculose est une maladie bactérienne due à plusieurs mycobactéries dont la principale est le Mycobacterium tuberculosis. Ces bactéries sont également appelées Bacille de Koch (BK) en référence à Robert Koch qui mit en évidence le bacille en 1882 (9,10).
Il s’agit d’une maladie très ancienne. Des stigmates ont été retrouvés sur des squelettes datant de l’époque néolithique (entre 5000 et 3000 avant J.C.), ainsi que sur des momies égyptiennes (vers 1000 avant J.C.) (10). Il est cependant impossible d’évaluer l’incidence de cette maladie avant le XVIIIème siècle faute de documents écrits.
En Europe, le pic de l’épidémie se situe entre 1780 et 1850. A Paris, la mortalité était entre 1818 et 1819 de l’ordre de 360 pour 100 000 habitants (10).
La maladie est devenue à déclaration obligatoire en 1964 permettant d’établir des statistiques plus précises. La maladie décroit rapidement depuis 1972 en France (11)
Eléments de clinique
La maladie atteint souvent les poumons (tuberculose pulmonaire) mais d’autres organes peuvent être touchés (tuberculose extra-pulmonaire).
Seules les formes touchant l’appareil respiratoire sont contagieuses. La contamination se fait par gouttelettes de sécrétions bronchiques à partir d’un malade contaminé.
Après avoir été exposé au bacille de Koch, un certain nombre de personnes va être infecté. Parmi celles-ci, environ 10 % vont développer secondairement la maladie tuberculeuse après quelques mois ou quelques années (majoritairement dans les 2 ans après le premier contact). Il faut donc distinguer infection tuberculeuse et maladie tuberculeuse. Une personne avec une infection tuberculeuse n’est pas contagieuse et ne présente pas de signe clinique.
Les principaux signes de la tuberculose maladie sont une toux persistante, une fièvre persistante, des émissions de sang lors de la toux, une perte de poids ou une fatigue persistante (9,12).
Le vaccin
Histoire
Le vaccin antituberculeux a été développé en 1908 par Calmette et Guérin d’où le nom de BCG (Bacille de Calmette et Guérin).
Avant le BCG, deux vaccins ont inspiré cette découverte. En 1902, le « bovo vaccin » de Behring obtenu par des bacilles tuberculeux humains atténués en laboratoire. Il fut le premier vaccin à avoir une activité protectrice même si de courte durée contre la tuberculose. Le bacille était cependant instable. Ensuite, Koch développa le « Tauruman » où la méthode d’atténuation fut différente. Les résultats étaient semblables au précédent.
Après le développement du BCG et treize années de recherche, l’application à l’homme fut possible. Le passage à l’homme fut justifié après la première guerre mondiale. A cette époque, la morbidité due à la tuberculose était de 3% et entre 20 et 40% de mortalité.
Le premier bébé fut vacciné en 1921 par voie orale à l’hôpital de la Charité à Paris. En 1928 dans cette même ville, parmi les enfants vivants dans un milieu familial tuberculeux le taux de mortalité des enfants vaccinés était de 1,8% contre 25 à 32,6% chez les enfants non vaccinés (6,13).
La vaccination par voie orale fut arrêtée de manière générale dans les années 1960 pour laisser place à la voie parentérale induisant une réaction immunitaire plus importante et durable contrairement à la voie orale (6).
Conséquences
En 1947, la vaccination devint obligatoire pour certains groupes. En 1950 elle devint obligatoire pour tous.
La vaccination par le BCG limite le risque individuel de survenue d’une tuberculose maladie et protège les jeunes enfants contre les formes sévères de la maladie, essentiellement la méningite tuberculeuse avec une efficacité dans plus de 75% des cas. Elle n’empêche pas la transmission entre les individus.
Au vu de la situation épidémiologique en France actuellement, l’obligation vaccinale fut levée en 2007. Elle reste recommandée chez les nourrissons à risque élevé: ceux vivants en île de France ou en Guyane, chez les enfants ayant séjourné plus de 1 mois en zone d’endémie, chez les enfants dont au moins un des parents est issu de pays endémiques ou chez ceux nés dans ces pays, ainsi que chez les enfants ayant des antécédents familiaux de tuberculose(6,9,14).
La maladie de nos jours
En France
La France est considérée comme un pays à faible incidence de tuberculose avec cependant une disparité territoriale et populationnelle. La maladie touche principalement les populations en situation de précarité, les migrants en provenance de pays à forte endémie comme ceux de l’Afrique subsaharienne, ainsi que les personnes âgées.
Le taux de déclaration est également plus important en Ile de France, à Mayotte et en Guyane (12).
Le nombre de cas décroît régulièrement depuis 1972 à l’exception du début des années 1990 et en 2007-2008 (11).
Dans le monde
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a estimé en 2016 que 10,4 millions de personnes dans le monde ont contracté cette maladie et 1,7 million en sont mortes. Parmi eux, on estime que 1 million d’enfants ont développé la maladie et 250 000 en sont morts (à l'exclusion de ceux ayant le VIH).
L’incidence mondiale de la maladie baisse d’environ 2 % par an. L’Asie est le continent où l’on compte le plus de nouveaux cas (45% en 2016), suivie de l’Afrique (25%).
L’objectif mondial est de mettre fin à l’épidémie d’ici 2030 (15).
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