Le mpox

Source : Santé publique France, Institut Pasteur

La mpox (anciennement variole du singe ou variole simienne) est une maladie infectieuse virale rare due au virus Monkeypox, proche du virus de la variole, de la vaccine et du cowpox. 

L’infection par le virus Monkeypox peut provoquer une éruption de vésicules (visage, mains, pieds) parfois accompagnée de fièvre, de maux de tête et de courbatures.

Histoire de la maladie

Le virus Monkeypox a été isolé pour la première fois en 1958 à partir de singes élevés pour la recherche qui présentaient des symptômes similaires à ceux de la variole humaine. Le premier cas humain de mpox a été enregistré en 1970 en République démocratique du Congo.

Depuis, la maladie continue de survenir dans les pays d'Afrique centrale et occidentale, avec notamment une épidémie majeure en 2017 au Nigéria et une augmentation de l’incidence ces dernières années en République démocratique du Congo, atteignant les 15 000 cas en 2023. Deux clades distincts sont identifiés : le clade II (découvert dans l’ouest-africain) et le clade I (découvert dans le bassin du Congo). En dehors de ces zones endémiques, une épidémie a été enregistrée au Texas en 2003 et des cas importés ont été diagnostiqués au Royaume-Uni, à Singapour, en Israël et aux Etats-Unis entre 2018 et 2021. 

Au printemps 2022, des cas ont été signalés en Europe et en Amérique du Nord, sans avoir voyagé dans un pays où survient habituellement cette maladie et sans contact avec une personne ayant voyagé dans l’un de ces pays. Cette épidémie était la conséquence de l’émergence d’un nouveau sous-clade du virus, le sous-clade IIb, dont la majorité des cas concernaient des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. 

En 2023, le nombre de cas a fortement augmenté en Afrique centrale et début 2024, un nouveau sous clade, le sous-clade Ib, a été identifié. Il est à l’origine de la déclaration par l’OMS d’une urgence de santé publique de portée internationale le 14 août 2024, en raison de l’extension de cette nouvelle épidémie à d’autres pays d’Afrique centrale. Contrairement à l’épidémie de 2022 (sous-clade IIb), cette nouvelle épidémie semble toucher une population plus large, notamment des enfants, et se transmettre par des contacts proches, mais pas uniquement lors de rapports sexuels.

Eléments de clinique

Le Mpox est à l’origine une zoonose, c’est-à-dire une maladie qui se transmet des animaux aux hommes. Les cas sont souvent observés à proximité des forêts tropicales humides où se trouvent des animaux porteurs du virus. Ces animaux peuvent être des rongeurs, tels que des écureuils, des rats géants de Gambie, des loirs, mais aussi différentes espèces de singes. La transmission se fait par contact direct avec les fluides corporels ou les lésions de la peau ou des muqueuses d'animaux infectés, par exemple par une morsure ou une griffure ou par la préparation de viande de brousse.

Suite à l’infection d’un humain par un animal, la transmission interhumaine est fréquente et se produit à l’occasion d’un contact prolongé :

  • avec les lésions cutanées du malade (croûtes, boutons) ou les muqueuses internes (comme la bouche, le sexe, l'anus) ;
  • avec les fluides corporels ;
  • par des objets que le malade a contaminés, comme des vêtements ou du linge de lit, des ustensiles de toilette (rasoir, brosse à dents), des ustensiles de vaisselle... ;
  • dans une moindre mesure, par les gouttelettes (postillons, éternuements...).

L’infection par le virus Mpox peut provoquer une éruption vésiculeuse, faite de vésicules remplies de liquide qui évoluent vers le dessèchement, la formation de croûtes, puis la cicatrisation. Les vésicules se concentrent plutôt sur le visage, au niveau de la zone ano-génitale, les paumes des mains et la plante de pieds. Elles peuvent aussi être présentes sur le tronc et les membres, voire se généraliser à l’ensemble du corps dans les formes graves. Les muqueuses sont également concernées (bouche et région génitale). Les lésions peuvent parfois être douloureuses, notamment lorsqu’elles sont localisées sur les muqueuses. Cette éruption peut s’accompagner de fièvre, de maux de tête, de courbatures et d’asthénie. Les ganglions lymphatiques peuvent être enflés et douloureux, sous la mâchoire, au niveau du cou ou au pli de l’aine. Des maux de gorge sont également signalés. 

L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. La phase de fièvre dure environ 1 à 3 jours. La maladie guérit le plus souvent spontanément, au bout de 2 à 3 semaines mais parfois 4 semaines.

 

Le vaccin

En 1980, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare l’éradication mondiale du virus. La vaccination antivariolique s'arrête mais les personnes vaccinées contre la variole sont partiellement protégées face au virus mpox, proche du virus de la variole humaine.

On observe un retour du virus chez les nouvelles générations jamais vaccinées, jusqu'en juillet 2022, date à laquelle l'OMS déclare une l’épidémie de mpox de portée internationale.

En août 2024, devant la recrudescence du mpox en République Démocratique du Congo et dans plusieurs pays voisins, ainsi que l’apparition d’une nouvelle souche virale possiblement plus transmissible (clade 1b), l’OMS déclare une deuxième urgence de santé publique de portée internationale (USPPI).

En France, depuis 2022, il est recommandé de se faire vacciner contre le mpox dans le cadre d’une vaccination en préexposition pour les personnes à haut risque d’exposition (personnes ayant des rapports sexuels avec des partenaires multiples ou partageant le même lieu de vie que celles-ci, personnes immunodéprimées ayant eu un contact étroit avec une personne contact à risque

Le schéma vaccinal prévoit 2 doses (3 pour les personnes immunodéprimées) complétées par une dose de rappel.

La vaccination peut aussi être envisagée au cas par cas pour les professionnels de santé amenés à prendre en charge les personnes malades.