Les Oreillons

Histoire de la maladie

Les oreillons sont une maladie virale très contagieuse due au virus ourlien dont le réservoir est strictement humain (57,58).

Les oreillons font partie des maladies les plus anciennes qui affectaient l’ensemble de la population. Au Vème siècle avant J.C., Hippocrate a été le premier à décrire une épidémie causée par une maladie provoquant un gonflement douloureux diffus et transitoire des glandes.

Le nom de cette maladie provient de l’inflammation des glandes parotides (parotidite) situées au niveau du cou sous les oreilles. L’origine virale a été mise en évidence par des médecins américains en 1934 (42).

Les enfants en âge scolaire sont les principales victimes de cette maladie, mais elle peut être contractée à tout âge (42).

Eléments de clinique

Les oreillons sont une maladie virale qui se transmet par l’intermédiaire de gouttelettes de salive contenant le virus. Dans 20 à 30% des cas l’infection passe inaperçue sans symptôme (57). Lorsque l’infection est symptomatique, elle se manifeste par de la fièvre et un gonflement important et douloureux des glandes parotides. Les autres glandes salivaires peuvent également être touchées.

La personne malade est contagieuse plusieurs jours avant de présenter les signes. L’intervalle de temps entre le contact du virus et le développement des signes cliniques (temps incubation) est de l’ordre de 3 semaines.

La maladie peut provoquer des complications graves. Il peut y avoir des atteintes neurologiques de type méningite et très rarement des encéphalites. D’autres complications de la sphère génitale, survenant après la puberté, peuvent se voir comme des orchites et des épididymites chez l’homme ainsi que des ovarites chez la femme. Les séquelles définitives restent rares, essentiellement à type de surdité unilatérale ou bilatérale (5 cas pour 100 000). La stérilité post-oreillons est exceptionnelle mais l’atrophie testiculaire surviendrait dans la moitié des cas d’orchites. A noter qu’une atteinte du pancréas est également possible (9,46,57,58).

Le vaccin

Histoire

Le premier vaccin des oreillons a été développé en URSS en 1949 avant la culture cellulaire par A. Smorodintsev. Après l’ère de la culture, M. Takahashi a été le premier à développer le vaccin contre ce virus. Il s’agit d’un vaccin vivant atténué. Le premier vaccin à 1 dose combiné avec la rougeole et la rubéole a été disponible en 1971 (6,59).

Conséquences

En France, le vaccin a été mis sur le marché en 1983. Il a été intégré au calendrier vaccinal avec la vaccination triple rougeole-oreillons-rubéole en 1986 (46).

En France, avant l’introduction de la vaccination on estimait à plusieurs centaines de milliers le nombre de cas annuels d’oreillons. L’efficacité vaccinale est proche de 100% après 2 injections. En 1986, l’incidence était estimée à 859 cas pour 100 000 habitants alors qu’en 2011 elle était de 9 pour 100 000 soit presque 100 fois moins. Il s’agissait avant la vaccination de la première cause de méningite virale (57,58).

Selon une étude, sur vingt années la vaccination contre les oreillons a permis d’éviter en France 2 millions de méningites, 38 000 encéphalites, 650 surdités, 330 000 orchites, 90 000 atrophies testiculaires et 20 décès (46).

La maladie de nos jours

En France

La surveillance des oreillons est assurée par un réseau Sentinelles depuis 1986. La maladie a presque disparu en France grâce à la vaccination.

Les données du réseau Sentinelles sont en faveur d’une faible circulation du virus. Cependant plusieurs foyers épidémiques ont été signalés témoignant d’une intensification de la circulation. Ces foyers ont été surtout signalés chez les adolescents et jeunes adultes.
Les dernières données sont en faveur d’une perte de la protection même après 2 doses. Ceci peut expliquer la survenue des cas chez les jeunes adultes vaccinés dans l’enfance. Dans ce cas, la maladie est presque toujours bénigne et les complications exceptionnelles (57,58). Les fréquentes complications neurologiques de la maladie, bien qu’exceptionnellement graves, et la combinaison vaccinale avec la rougeole et la rubéole justifient la vaccination (9).

Dans le monde

Avant la vaccination, les oreillons étaient une maladie courante partout dans le monde. La vaccination anti-ourlienne est justifiée dans les pays qui ont un programme de vaccination bien implanté et des ressources suffisantes pour maintenir une couverture élevée par la vaccination anti-rougeoleuse et anti-rubéoleuse. En effet, ces deux dernières maladies constituent des priorités importantes. Il est recommandé aux pays qui veulent lutter contre les oreillons d’utiliser le vaccin combiné.

Dans les pays qui ont utilisé la vaccination anti-ourlienne à grande échelle l’incidence de la maladie a chuté de façon spectaculaire (22).

Oreillons
France
  • Incidence divisée par 100 en presque 30 ans
Monde
  • Chute de l'incidence dans les pays utilisant la vaccination anti-ourlienne (vaccin combiné)
Informations
  • Maladie impliquant des complications neurologiques fréquentes
  • Vaccin combiné avec la rougeole et la rubéole