Sclérose en plaques et vaccination contre l'hépatite B

Le vaccin contre l’hépatite B est largement utilisé en France. De nos jours, 24 millions de personnes sont vaccinées (81).

Plusieurs cas signalés ont donné à penser que ce vaccin pouvait être associé à des nouveaux cas ou des rechutes de sclérose en plaques (SEP). Cette polémique a démarré en France (99,100). Nous allons reprendre les principaux événements qui ont amené à cette situation.

En 1992, l’OMS recommande la vaccination « universelle » des nourrissons et/ou des préadolescents à tous les pays. En France, un programme de vaccination est lancé en 1994-1995 ciblant principalement les nourrissons (introduction dans le calendrier vaccinal) mais incluant un programme de rattrapage en milieu scolaire de 10 ans pour les préadolescents. Cette durée de 10 ans permet aux nourrissons nouvellement vaccinés d’intégrer le milieu scolaire visé par cette campagne.

Le succès de ce programme dépasse les objectifs et la cible si bien que la France devient le premier pays du monde pour la couverture vaccinale de ce vaccin. Environ un tiers de la population est vacciné, avec une vaccination de nombreux adultes. Néanmoins la cible primaire n’est que partiellement atteinte car moins de 30% des nourrissons sont vaccinés. La vaccination a ainsi concerné des tranches d’âge où la fréquence de cette maladie est la plus élevée. A cette même période, la sclérose en plaques est inscrite sur les listes « Affection Longue Durée » ce qui a pu donner une impression d’augmentation du nombre de cas.

En juillet 1996, 249 cas d'atteintes démyélinisantes centrales dont la SEP développés après l’injection du vaccin anti-VHB sont signalés aux autorités sanitaires. En parallèle, la même année une thèse de médecine lyonnaise considérée comme peu rigoureuse intitulée « Accident de la vaccination contre l’hépatite B » vient alimenter le débat et sert de prétexte aux ligues anti-vaccinales pour déclencher une polémique relayée par un journal acquis à cette cause. Une pétition circule incluant des médecins.

En 1997, une association de victimes du vaccin contre l’hépatite B « REVAHB » est créée en France à l’initiative d’un médecin généraliste. Le 1er octobre 1998, dans la précipitation et sans concertation avec les instances compétentes, le ministre de la santé Bernard Kouchner, suspend la vaccination en milieu scolaire face à l’inquiétude de la population. Il n’est toutefois pas revenu sur le fait de vacciner les nourrissons et les sujets à risque. Cette décision est mal comprise et interprétée comme une condamnation de la vaccination anti VHB, alarmant l’opinion d’autres pays. Il y a une perte de confiance majeure de la part de la population générale mais aussi des professionnels de santé.

Les études épidémiologiques sont réalisées par la suite pour estimer le risque éventuel d’un lien entre la vaccination anti-hépatite B et une première atteinte ou une rechute de sclérose en plaques. Aucune de ces études internationales et validées n’ont réussi à mettre en évidence un lien de causalité entre ce vaccin et la SEP. Les populations vaccinées n’ont pas plus de cas de SEP que celles non vaccinées à savoir 3 pour 100 000 (3,99–101).

Une méta-analyse en 2017 a identifié 13 études ayant évalué le risque de démyélinisation centrale et de SEP après la vaccination contre l’hépatite B. Les résultats n’ont pas montré de lien de cause à effet. Il ne s'agit que d'une simple coïncidence entre ce vaccin et ces maladies (102).

Sclérose en Plaques (SEP) et Vaccin
Incidence SEP non vacciné = incidence SEP vacciné
Association temporelle fortuite entre vaccination hépatite B et SEP (pas de lien de causalité)