Qu'est-ce qu'un anévrisme ?
Un anévrisme intracrânien est une dilatation anormale d'un vaisseau sanguin dans le cerveau, lié à une fragilité de la paroi. Cette dilatation forme une poche susceptible de se rompre, provoquant une hémorragie intracrânienne, potentiellement fatale.
Epidémiologie
- 3 à 5 % de la population présente un anévrisme intracrânien, soit environ 1 personne sur 20.
- La rupture d'anévrisme survient chez environ 6 à 10 personnes sur 100 000 par an. 10 à 15% des personnes présentant un anévrisme intracrânien présenteront une rupture au cours de leur vie.
- Les femmes sont presque 1,6 fois plus touchées que les hommes.
- Environ 30% des personnes victimes d’une rupture d’anévrisme décèdent avant d’arriver à l'hôpital.
Facteurs de risque
Les principaux facteurs de risque incluent l'hypertension artérielle et le tabagisme. Les antécédents familiaux d'anévrismes (>1 personne apparentée au premier degré) augmentent également le risque, tout comme certaines maladies héréditaires (ex. : polykystose rénale, Syndrome de Marfan, Syndrome d’Ehler-Danlos). La consommation excessive d'alcool est quant à elle un facteur de risque de rupture. Les autres facteurs de risque de rupture dépendent de la localisation, la taille et la forme de l’anévrisme.
Bilan et suivi
Le diagnostic des anévrismes intracrâniens se fait par imagerie, principalement par IRM ou scanner. Après la découverte, un bilan par angiographie est organisé au bloc de neuroradiologie interventionnelle, puis un suivi régulier par IRM. L’artériographie consiste à injecter directement du produit de contraste dans les artères cérébrales, en passant par les artères à partir de la jambe (artère fémorale) ou du bras (artère radiale), afin de réaliser une cartographie complète et précise de l’anévrisme.
Le suivi régulier par imagerie est crucial pour détecter toute modification de l'anévrisme. Un dépistage peut être organisé pour les apparentés des patients présentant eux-mêmes des antécédents familiaux (au moins deux personnes apparentées au premier degré).
Traitement des anévrismes intracrâniens
Le traitement endovasculaire passe par les artères à partir de la jambe (artère fémorale) ou du bras (artère radiale) pour intervenir dans les artères cérébrales. Les méthodes proposées dans le service de neuroradiologie au CHU de Montpellier peuvent inclure :
- Le coiling, qui consiste à boucher l’anévrisme avec des fils de platine (coils) pour empêcher le sang de continuer de circuler dans le sac.
- Un stent peut être nécessaire pour tenir les coils dans l’anévrisme.
- Le stent à diversion de flux, à maillage très serré, qui consiste à rediriger le flux sanguin dans le sens de l’artère et ainsi le diminuer dans le sac anévrismale.
- Les dispositifs intra-sacculaires, qui consistent à déployer une cage auto-expansible dans le sac.
L’alternative est le traitement chirurgical par clipping, consistant à intervenir directement sur l’artère cérébrale pour poser une pince (clip) directement sur l’anévrisme. Les décisions et indications de traitement sont discutées lors d'une réunion de consultation pluri-disciplinaire.