L'hypotension intracrânienne

Qu'est-ce que l'hypotension intracrânienne ?

L'hypotension intracrânienne est une pathologie encore peu connue. Elle est caractérisée par une baisse anormale du volume du liquide cérébrospinal (LCS) dans les méninges, les membranes qui recouvrent le cerveau. Ce liquide, qui entoure le cerveau et la moelle épinière, joue un rôle essentiel dans la protection des structures nerveuses contre les chocs et dans le maintien de l'équilibre de la pression à l'intérieur du crâne. Une diminution de volume de ce liquide peut entraîner une baisse de pression dans les méninges, causant des symptômes invalidants.

Cette pathologie est principalement due à une fuite du LCS, qui peut se produire à la suite d’un traumatisme, d’une ponction lombaire ou spontanément. Les causes retrouvées sont en général une brèche de la dure-mère, la méninge la plus superficielle, ou bien une fuite anormale du LCS dans une veine de la colonne vertébrale. Il est crucial de diagnostiquer et de traiter cette fuite pour soulager les symptômes et éviter des complications sévères à long terme.

Quels sont les symptômes ?

  • Céphalées dites “orthostatiques” : Maux de tête intenses qui s'aggravent en position debout et se soulagent en position allongée. C’est le symptôme le plus caractéristique. Les céphalées peuvent parfois survenir brutalement.
  • Nausées et vomissements : Souvent associés à la céphalée, ces symptômes surviennent en raison de la perturbation de la régulation de la pression intracrânienne.
  • Acouphènes et dysfonctions auditives inhabituelles
  • Douleurs cervicales et dorsales
  • Confusion ou troubles cognitifs légers : Rarement, l’hypotension intracrânienne peut altérer les fonctions mentales à long terme en cas d’absence de prise en charge.

Comment diagnostique-t-on l'hypotension intracrânienne ?

Le diagnostic repose sur l'examen clinique, l’histoire des symptômes et des examens complémentaires, comme :

  • IRM cérébrale : Permet de visualiser des signes caractéristiques de l’hypotension intracrânienne, comme l’affaissement des structures cérébrales ou un épaississement anormal des méninges (membranes entourant le cerveau).
  • Myéloscanner ou myélographie : Ces examens peuvent détecter une fuite du liquide céphalorachidien, notamment le long de la colonne vertébrale.

Quelle est la prise en charge de l'hypotension intracrânienne ?

Le traitement de l’hypotension intracrânienne dépend de la cause et de la gravité des symptômes. L’objectif est de restaurer la pression normale du liquide céphalorachidien et de colmater la fuite, si elle est présente.

Traitement médical

  • Repos allongé : Le repos en position allongée peut souvent soulager temporairement les symptômes, notamment les céphalées.
  • Hydratation : Une hydratation abondante est recommandée.
  • Caféine : Des médicaments contenant de la caféine ou des injections de caféine peuvent être administrés pour calmer les céphalées.
  • Antalgiques 

Traitement interventionnel

Si les traitements médicaux ne sont pas suffisants, des interventions peuvent être nécessaires pour corriger la fuite de LCR :

  • Blood patch épidural : Cette procédure consiste à injecter du sang dans l’espace épidural (autour de la moelle épinière) afin de colmater la fuite de LCS. C’est le traitement de choix pour les patients dont la fuite a été provoquée par une ponction lombaire ou est spontanée.
  • Chirurgie : Si la fuite ne peut pas être colmatée par un blood patch, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour réparer la brèche dans les méninges. Cette option est réservée aux cas graves ou résistants aux autres traitements.
  • Embolisation : Cette procédure ne concerne que les fuites de LCS au sein d’une veine. Elle consiste à accéder directement à la veine concernée et de la boucher pour colmater la fuite.

L’hypotension intracrânienne est une pathologie rare mais potentiellement invalidante si elle n'est pas diagnostiquée et traitée correctement. Une prise en charge précoce est nécessaire pour restaurer la qualité de vie des patients concernés.