Banque de sang placentaire

Une des 5 banques de sang placentaire en France

Le sang placentaire est prélevé dans le cadre du don pour des greffes de cellules souches hématopoïétiques, pour des patients atteints de pathologies graves du sang.

Une partie de ces unités de sang placentaires ne peuvent pas être utilisés pour un usage clinique et sont dans ce cas cédables pour la recherche.

Ces unités de sang placentaires, d’un volume d’environ 80 - 180 mL contiennent un grand nombre de cellules souches hématopoïétiques CD34+, ainsi que des globules rouges, des plaquettes et toute les grandes catégories de globules blancs, et présentent à ce titre un grand intérêt pour l’étude de l’hématopoïèse humaine.

 

Un département, trois laboratoires

Le Département d’ingénierie cellulaire et tissulaire a pour but de promouvoir l’utilisation de cellules et de tissus pour réparer et régénérer les organes endommagés par la maladie ou l’âge. Ce département regroupe les trois laboratoires de la Région qui disposent des autorisations nécessaires pour manipuler les cellules et les tissus pour un usage thérapeutique: l’Unité de Thérapie Cellulaire (UTC), la Banque de Tissus (BdT) et la Banque de Sang Placentaire (BSP).

 

Les activités du département

Les trois laboratoires du département disposent d’autorisations d’activité, délivrées par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM).

 

a.    L’Unité de Thérapie Cellulaire

Actuellement, la part la plus importante de l’activité de l’Unité de Thérapie Cellulaire est la préparation des greffons de cellules souches sanguines. Ils peuvent être issus de la moelle osseuse (prélevée sous anesthésie générale), du sang veineux (prélevé par aphérèse) ou du sang placentaire. Ils peuvent être issus du patient lui-même (autogreffe) ou d’un donneur (allogreffe), parent ou volontaire inscrit sur le fichier des donneurs de moelle osseuse. Ils sont administrés par simple voie veineuse au patient pour générer une nouvelle hématopoïèse.

Au cœur de l’activité de l’Unité de Thérapie Cellulaire, se place une démarche qualité, c’est à dire la maîtrise de l'ensemble des acteurs humains et matériels impliqués directement ou indirectement dans la préparation des produits de thérapie cellulaire. Elle permet la traçabilité complète du produit prélevé jusqu'au produit fini injecté et met en œuvre un processus d'amélioration de la qualité. Cette démarche qualité, établie sur le même principe que la démarche qualité de l’industrie (par exemple l’industrie aéronautique), est critique pour sécuriser la production de produits cellulaires, en particulier ceux destinés à des patients atteints de cancer et traités par chimiothérapie intensive. Un défaut dans la chaîne de production peut en effet entraîner un risque vital pour le patient.

Dans l’avenir, l’activité de thérapie cellulaire dépassera le cadre des maladies du sang et s’adressera à la réparation des autres tissus (médecine régénérative).

Coordonnées
L’Unité de Thérapie Cellulaire dispose d’un plateau technique et d’un savoir faire lui permettant de traiter tout type cellulaire en fonction de l’évolution des besoins et des applications cliniques.
Le personnel de l’Unité de Thérapie Cellulaire est à votre disposition au 04 67 33 78 88 pour tout renseignement technique ou réglementaire.
Fax : 04 67 33 79 05 
e-mail : therapie-cellulaire@chu-montpellier.fr 

b.    La Banque de Tissus

Depuis 1988, la Banque de Tissus réceptionne, conserve, transforme, sécurise et délivre les tissus humains qui lui sont confiés pour les usages thérapeutiques et scientifiques conformément à la législation en vigueur1,2. C’est la structure publique de conservation régionale des tissus humains de la Région. Les procédés de production et la structure de conservation sont autorisés par l'ANSM3. Les dons4 anonymes, gratuits et volontaires sont exclusivement collectés en France métropolitaine. La Banque de tissus s’appuie sur un réseau de prélèvement régional d’organes et de tissus sur donneur décédé (RE-PRE-LAR) sous la responsabilité de l’Agence de la Biomédecine qui comprend les établissements du CHRU de Montpellier, le CHRU de Nîmes et les centres hospitaliers de Béziers, Carcassonne, Perpignan. Elle s’appuie également sur son propre réseau de prélèvement de résidus opératoires dans les établissements de santé de la région Languedoc-Roussillon.

1 - Décision du 27 octobre 2010 définissant les règles de bonnes pratiques relatives à la préparation, à la conservation, au transport, à la distribution, et à la cession des tissus, des cellules et des préparations de thérapie cellulaire.

2 - Décret 2007-1220 du 10 août 2007 relatif au prélèvement à la conservation et à la préparation à des fins scientifiques d’éléments du corps humain et modifiant le code de la santé publique.

3 - Agence Nationale de Sécurité du médicament,143-147 Bd Anatole France,

F93285 Saint Denis cedex

4 - Pour en savoir plus sur le don, Agence de la Biomédecine: http://www.agence-biomedecine.fr

La Banque de tissus est capable de conserver des tissus selon différentes techniques dans toute la gamme des températures, cryopréservation en azote à -150°C, congélation électrique à -80°C, congélation à -20°C, réfrigération, dessiccation, et organoculture à +31°C. Elle développe des techniques d’ingénierie tissulaire. Elle participe à la formation universitaire des étudiants. La Banque de tissus met à disposition des chercheurs des tissus humains rares à usage scientifique dans le cadre du Centre de Ressources Biologiques, Centre de Collections Biologiques Humaines de Montpellier (CCBH-M) du CHU de Montpellier.

 

Les « tissus »

La thérapie tissulaire substitutive est utilisée dans des indications engageant le pronostic vital ou engendrant un fort handicap.

  • La cornée est greffée chez des patients de tous âges pour des pathologies oculaires invalidantes, conduisant à des cécités partielles ou totales ayant un fort impact pour le patient et ses proches. Dans plus de 80% des cas après greffe une vision compatible avec une vie autonome et une reprise des activités est restaurée,
  • La peau mince cryopréservée est utilisée dans la prise en charge des grands brûlés, elle permet de sauver des vies,
  • Les artères cryopréservées sont utilisées dans les indications vitales de remplacement de prothèse vasculaire infectée, elles permettent de sauver des vies et/ou d’éviter des amputations,
  • Les valves cardiaques cryopréservées sont utilisées dans les indications vitales de remplacement valvulaire sur prothèse infectée ou sur anomalie valvulaire congénitale, elles permettent de sauver des vies et d’améliorer la qualité de vie,
  • Les os massifs congelés (fémur, tibia, humérus…) sont utilisés dans des reconstructions lourdes post traumatiques ou les cancers osseux, ils permettent de sauver des vies, d’éviter des amputations et/ou de réduire un handicap majeur,
  • Les membranes amniotiques recueillies en résidus opératoires sont utilisées dans les affections graves de la surface oculaire et les reconstructions de paupières, elles permettent de traiter des affections ophtalmologiques autrefois sans traitement,
  • Les têtes fémorales congelées recueillies en résidus opératoires sont utilisées dans les greffes osseuses en chirurgie orthopédique, pédiatrique, en neurochirurgie, en chirurgie maxillo-faciale et dentaire, telles quelles ou après transformation en formes adaptées, fragments de diverses granulométries, coins d'ostéotomies etc... Elles contribuent à la réduction du handicap et simplifient les suites opératoires en évitant une intervention supplémentaire au patient,
  • Les volets crâniens des patients subissant une crâniotomie de décompression sont conservés à la Banque de tissus en attendant la crânioplastie (autogreffe).

 

Coordonnées
La Banque de tissus dispose d’un plateau technique et d’un savoir faire lui permettant de traiter d’autres types tissulaires en fonction de l’évolution des besoins et des techniques chirurgicales.
Le personnel de la Banque de tissus est à votre disposition au 04 67 33 83 79 pour tout renseignement technique ou réglementaire.
Fax : 04 67 33 81 85
e-mail : banque-tissus-sec@chu-montpellier.fr 

c.    La Banque de Sang Placentaire

Le « sang placentaire » est la partie du sang du nouveau-né qui reste dans le placenta après l’accouchement. C’est un sang très riche en cellules souches sanguines (hématopoïétiques ) et peut être collecté après l’accouchement, avant la destruction du placenta par un prélèvement au niveau du cordon ombilical.. L’intérêt du sang placentaire est qu’il peut être une alternative à une « greffe de moelle osseuse » classique. En effet, il existe une réelle difficulté à trouver des donneurs compatibles avec les patients atteints de leucémie aigüe ou d’autres hémopathies malignes. En congelant des sangs placentaires à -150°C en vapeur d’azote, il est possible de conserver les sangs placentaires sur de très longues périodes (plus de 30 ans) et donc de constituer une banque. Une fois cette banque de sang placentaire constituée, il est possible de sélectionner le sang placentaire le plus compatible avec le patient en attente de greffe.

La Banque de Sang Placentaire a été crée en 2010 et fait partie du Réseau Français de Sang Placentaire qui regroupe 11 banques de sang placentaire en France. Ce réseau est lui-même en contact avec d’autres réseaux européens, australien et américains : quand un patient montpelliérain nécessite un greffon de cellules souches hématopoïétiques, les cliniciens vérifient s’il existe un sang placentaire compatible dans la banque de sang placentaire de Montpellier, dans le réseau français ou dans les réseaux internationaux. Cette organisation maximise la probabilité de trouver un greffon compatible.

A ce jour, plus de 2 500 unités de sang placentaires ont été stockées dans la banque de Montpellier. Le don de sang placentaire est anonyme et gratuit. Il est recueilli après consentement de la mère. Comme le placenta est un déchet opératoire qui est habituellement détruit, le recueil du sang placentaire en vue d’une greffe pour sauver un patient atteint d’une maladie incurable est une façon pour les mères de donner deux fois la vie !

Une fois qu’une unité de sang placentaire a été prélevée par ponction du cordon ombilical après la naissance, après que le cordon ait été coupé, les unités de sang placentaire sont acheminées vers la Banque de Sang placentaire où elles sont contrôlées, miniaturisées (réduction de la quantité de plasma et des globules rouges), congelées et stockées par l’Unité de Thérapie Cellulaire en attente d'un recrutement éventuel pour greffe hématologique.

 

Coordonnées
La Banque de Sang Placentaire est à votre disposition au 04 67 33 78 88 pour tout renseignement technique ou réglementaire.
Fax : 04 67 33 79 05
e-mail : therapie-cellulaire@chu-montpellier.fr 

 

La médecine régénérative, la nouvelle révolution médicale du XXIème siècle

Cette nouvelle médecine, en pleine expansion, vise à régénérer des organes malades en implantant des cellules voire des tissus indemnes de toute maladie.

 

Des milliards de cellules à surveiller

Pour comprendre les enjeux de la médecine régénératrice, il faut réaliser que le corps humain est une construction sophistiquée de plus de 10 000 000 000 000 cellules. Ces cellules, réparties dans nos différents organes, fonctionnent en parfaite symbiose (sans que nous nous en rendions compte quand tout va bien !). Mais en cas de maladie, si les cellules qui assurent la fonction d’un organe viennent à disparaître, le corps entier est menacé. Ces pathologies où la disparition des cellules est responsable de la maladie peuvent être regroupées sous le nom générique de « maladies dégénératives ». Celles-ci sont nombreuses, souvent chroniques, et constituent donc un problème de santé publique majeur puisqu’elles touchent quasiment tous les organes et augmentent avec le vieillissement de la population. Les maladies dégénératives touchent des organes aussi variables que le foie (hépatites), que le pancréas (diabète sucré), le cœur (infarctus du myocarde), la peau (ulcères chroniques), le cerveau (maladie de Parkinson, maladie d’Alzheimer, etc.), le cartilage (arthrose), la moelle osseuse (aplasies médullaires, myélodysplasies, etc.), etc.

Malgré les progrès considérables de la médecine, les maladies dégénératives restent le plus souvent dans une impasse thérapeutique, sauf pour certaines maladies du sang. Les solutions thérapeutiques sont aujourd’hui essentiellement symptomatiques comme lutter contre les troubles du rythme cardiaque après un infarctus ou des injections d’insuline dans le diabète, ou bien radicales mais lourdes comme la transplantation d’organe (par exemple le cœur ou le pancréas) ou des prothèses (pour remplacer le cartilage abimé). Mais cela pose des problèmes spécifiques telles que l’insuffisance du nombre d’organes à greffer, les complications des traitements immunosuppresseurs ou la durée de vie limitée des prothèses.

La médecine régénérative est une nouvelle piste thérapeutique en pleine expansion et qui pourrait apporter des solutions médicales nouvelles pour nombre de pathologies dégénératives aujourd’hui orphelines d’un traitement curatif.

 

L’exemple de la greffe de moelle osseuse

A ce jour, un des rares exemples de médecine régénérative qui soit devenue une thérapeutique de routine est la greffe dite de « moelle osseuse ». Lorsque la moelle osseuse ne fonctionne plus, la vie du patient est menacée à brève échéance en raison d’infections graves, d’une anémie profonde et de saignements incontrôlés. Depuis les années 70, il est possible de régénérer la moelle osseuse par l’injection intraveineuse de cellules souches sanguines (les cellules souches du sangou cellules souches hématopoïétiques). Ces cellules souches, prélevées chez des donneurs volontaires compatibles dans la moelle osseuse ou dans le sang par une procédure particulière appelée aphérèse, migrent après injection dans la moelle osseuse et la régénèrent intégralement. Cette procédure est l’allogreffe de cellules souches sanguines, appelée « greffe de moelle osseuse » dans le langage courant. Le sang placentaire obtenu à partir du cordon ombilical à la naissance est une autre source de cellules souches sanguines et permet également ce type d’allogreffe. L’allogreffe de cellules souches sanguines est utilisée en routine clinique dans les services spécialisés d’hématologie et correspond à plus de 1500 greffes par an en France. Comme toute greffe, c’est une procédure lourde, qui demande une hospitalisation prolongée et un traitement immunosuppresseur important. Mais pour un certain nombre de pathologies de pronostic sévère ou résistant au traitement classique, c’est la seule option permettant de sauver la vie du patient par une guérison de la maladie.

 

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Au delà de la greffe de cellules souches sanguine, la médecine régénérative suscite beaucoup d’espoir pour de nombreuses pathologies dégénératives humaines. Dans les modèles animaux correspondant à ces pathologies, ces nouvelles approches thérapeutiques sont un succès. De nombreuses équipes de chercheurs ont pu soigner des animaux de laboratoire porteurs de maladies mimant les pathologies humaines grâce à des approches de médecine régénérative : maladie de Parkinson, diabète, infarctus du myocarde, myopathies, etc. Les laboratoires de recherche et les laboratoires hospitaliers œuvrent maintenant pour transformer ces promesses en nouvelles thérapeutiques innovantes et le Département d’Ingénierie Cellulaire et Tissulaire participe à ces efforts.

Pour plus d’information sur la médecine régénérative, les thérapies cellulaires et géniques, les cellules souches, nous vous invitons à lire le dossier « Biothérapies : les thérapies cellulaires et géniques » rédigé par les Pr. B. Klein et J De Vos

 

Date de publication : 23/06/2014