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Success-story : le pancréas artificiel en soins courants du diabète de type 1

Depuis 40 ans, l’équipe d’Endocrinologie-Diabète du CHU de Montpellier, aujourd’hui sous la responsabilité du Pr Renard, a orienté ses travaux sur l’utilisation du pancréas artificiel dans le traitement du diabète de type 1. Retour sur cette formidable aventure commencée dans les années 1970 par deux médecins montpelliérains.

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Services : Endocrinologie-Diabétologie, Pédiatrie multidisciplinaire

Au cours de cette dernière année, les équipes d'Endocrinologie-Diabète, de Diabétologie Pédiatrique et l'Association d'Aide aux Malades Traités par Infusion Médicamenteuse (AMTIM) (photo ci-dessus) ont éduqué une centaine de patients adultes et enfants à l'utilisation du pancréas artificiel en soins courants pour traiter leur diabète de type 1. L'équipe d'Endocrinologie-Diabète coordonne un Diplôme Inter-Universitaire sur la gestion de l'insulinothérapie automatisée qui aura formé près de 250 professionnels de santé au cours de l'année universitaire 2021-2022.

 

C'est dès les années 1970 que le professeur Jacques Mirouze et le docteur Jean-Louis Selam créent au CHU de Montpellier un des premiers prototypes de pancréas artificiel pour automatiser l'apport d'insuline aux malades porteurs d'un diabète de type 1. L'objectif est de rétablir une glycémie en permanence proche de la normale sans avoir à surveiller la glycémie en se piquant le bout des doigts, à injecter de l'insuline et à évaluer la dose nécessaire, et ce de nombreuses fois par jour. Le prototype, qui comprend une mesure continue de la glycémie, une pompe à insuline intraveineuse et un algorithme de contrôle qui calcule automatiquement le débit de la pompe selon l'évolution de la glycémie, fonctionne, mais a la taille d'un réfrigérateur et ne peut être utilisé qu'à l'hôpital pour quelques jours. 

L'équipe montpelliéraine poursuit ses travaux d'une génération à l'autre sous la conduite des professeurs Jacques Bringer puis Eric Renard en collaborant avec des équipes américaines et européennes pour aboutir à un prototype miniaturisé qui sera utilisé à Montpellierpour la première fois au monde en ambulatoire hors de l'hôpital en octobre 2011. En conduisant deux PHRC Nationaux en 2014 et 2017, les équipes de diabétologie « adultes » (Pr Renard) et pédiatrique (Dr Dalla-Vale) de Montpellier ont validé l'utilisation chez l'enfant diabétique. Le transfert vers l'industrie s'est opéré et permet aujourd'hui de mettre à disposition une insulinothérapie automatisée sur la base d'un capteur qui mesure le glucose sous la peau en continu relié à une mini-pompe à insuline à perfusion sous-cutanée qui héberge l'algorithme de contrôle du système (photo ci-dessous). 

Il faut encore déclarer ses repas et son activité physique au système pour qu'il ajuste l'apport d'insuline lors des variations rapides de la glycémie qui les accompagnent. La recherche se poursuit avec l'Institut de Génomique Fonctionnelle (Université de Montpellier/CNRS/INSERM) pour automatiser complètement le système et en vue de développer un dispositif implantable.