Traitements

Le CHU de Montpellier est un centre de référence et possède les critères d'agrément pour la prise en charge des cancers de l'ovaire. L'un des praticiens du service de chirurgie gynécologique vous recevra rapidement afin de vous proposer les traitements optimaux dans le cadre d'une médecine personnalisée.

Pour prendre rendez-vous, contactez le 04 67 33 65 32.

Le bilan pré-thérapeutique

Evaluation gériatrique

Pour les personnes âgées de plus de 75 ans, une évaluation gériatrique au cours d’une consultation avec un onco-gériatre peut être proposée afin d’adapter les traitement anti cancéreux aux spécificités liées à l’âge.

Evaluation nutritionnelle

Nous travaillons en étroite collaboration avec l'Unité de Nutrition du CHU qui vous reçoit pour un bilan initial dans le cadre d'une hospitalisation de jour. Votre « état nutritionnel », c’est-à-dire le bon équilibre entre ce que vous mangez et ce que vous dépensez, est souvent altéré par la maladie et aggravé par la chirurgie. Cela risque d’entraîner une dénutrition qui se manifeste par une perte de poids. Si l’équipe médicale constate une dénutrition avant ou après l’intervention, vous pourrez bénéficier d’un support nutritionnel complémentaire de votre alimentation visant à rétablir votre état nutritionnel. Il peut s’agir notamment de la prescription :

  • d’une alimentation enrichie en calories ou protéines ;
  • de compléments nutritionnels oraux (CNO) ;
  • ou d’une nutrition entérale (via une sonde gastrique). Pour en savoir plus, consultez ce document.

La correction de la dénutrition en pré-opératoire permet de diminuer les complications post-opératoires et la tolérance des traitements adjuvants.

Consultation avec l'anesthésiste

Voir plus loin

La chirurgie et les traitements médicamenteux (chimiothérapies et thérapies ciblées) sont les deux thérapeutiques du cancer de l'ovaire.

La chirurgie

Chirurgie des stades précoces

Lorsqu'un cancer est suspecté et qu’il se limite à un ou aux deux ovaires, le chirurgien retire les deux ovaires et les trompes de Fallope (annexectomie bilatérale) et l’utérus (hystérectomie). Cette intervention peut se faire par cœlioscopie ou par laparotomie. Un examen anatomopathologique est parfois effectué pendant l’intervention chirurgicale visant à la retirer. C’est ce qu’on appelle un examen extemporané. Les résultats de cet examen sont reçus au cours de l’opération. Ils permettent de dire s’il s’agit ou non d’une tumeur maligne et donc d’un cancer.

En plus du retrait des ovaires et de l’utérus, la stadification chirurgicale complète comporte :

  • l’ablation d’une partie ou de la totalité de l’épiploon (partie du péritoine qui forme un repli sous l’estomac et recouvre le côlon), c’est ce qu’on appelle une omentectomie ;
  • le retrait des ganglions lymphatiques, c'est ce qu’on appelle un curage ganglionnaire ;
  • le prélèvement de liquide d’ascite ou de liquide péritonéal ;
  • dans certains cas, l’ablation de l’appendice, si celui-ci est toujours présent ;
  • le prélèvement de plusieurs échantillons du péritoine.

Cette intervention peut être faite en un seul temps si elle comporte l’examen extemporané, ou en deux temps si le diagnostic est obtenu après l’examen anatomopathologique définitif, à l’issue de la première intervention.

Chirurgie des stades avancés

Cette intervention se fait par laparotomie. Elle consiste à retirer toute la maladie visible. Le chirurgie retire systématiquement, l'utérus, les trompes, les ovaires, l'épiploon, parfois l'appendice et les ganglions. Ensuite en fonction des atteintes, le chirurgien peut être amené à retirer le péritoine et les organes atteints.

Stomie

Si le chirurgien est amené à enlever une partie de l’intestin grêle, du côlon ou du rectum, il réalise une anastomose, c’est-à-dire qu’il raccorde les parties restantes pour rétablir la continuité du conduit intestinal. Dans ce cas, pour faciliter la cicatrisation de la zone opérée et éviter des complications (infections, fistule), le chirurgien peut être amené à créer une ouverture au niveau du ventre et à relier le côlon directement à cette ouverture, pour permettre l’évacuation des selles. C’est ce qu’on appelle une stomie. Les selles sont alors recueillies dans une poche collée autour de cette ouverture, sur l’abdomen.  Cette stomie est transitoire et sera retirée quelques semaines ou quelques mois plus tard.

Hospitalisation

Pour la chirurgie des stades avancés, la durée d'hospitalisation est en moyenne de 15 jours. La durée peut varier en fonction des gestes réalisés et des éventuelles complications post-opératoires. Il sera peut être nécessaire de passer les premiers jours post-opératoires au sein de l'unité de Soins Continus. Ce service permet une surveillance plus intensive, adpatée à votre chirurgie et votre état général.

Si une stomie a été mise en place, un infirmier stomatothérapeute vous apprendra comment vivre avec et en prendre soin.

Si besoin, un séjour en service de soins de suite et de réadaptation (maison de convalescence) peut vous aider à récupérer à votre sortie d'hospitalisation.

Chirurgie du cancer de l'ovaire et désir de grossesse

Il est très important de parler de la fertilité avant de commencer un traitement si vous envisagez d’avoir des enfants. Une consultation de préservation de la fertilité vous sera proposée avec notre équipe d'oncofertilité.

En cas de stade très précoce, il est parfois envisageable de réaliser une chirurgie conservatrice de l'uterus +/- de l'ovaire. La stratégie thérapeutique est discutée en RCP d'oncologie et d'oncofertilité, qui ont lieu de manière hebdomadaire au sein du CHU de Montpellier. En cas de dossier complexe, nous sommes parfois amenés à demander un avis complémentaire à un centre expert des tumeurs malignes rares gynécologiques.

Pour en savoir plus, https://www.ovaire-rare.org/.

L'anesthésie

La consultation pré-anesthésique est obligatoire si une anesthésie est nécessaire pour l'intervention. Elle est destinée à rassembler toutes les informations nécessaires, afin d’assurer au patient une anesthésie adaptée et dans les meilleures conditions de sécurité Cette consultation peut être menée par un interne en anesthésie sous la responsabilité d’un médecin sénior.

L‘équipe est particulièrement sensibilisée à la prise en charge de la douleur aiguë et chronique. Ainsi l’anesthésie locorégionale est, lorsque cela est adapté, systématiquement proposée par l’équipe, en association ou en alternative à l’anesthésie générale. Il peut s’agir d’une anesthésie locorégionale périphérique (ciblant la zone opérée comme pour la chirurgie du sein) ou centrale (ciblant une zone plus large grâce à la péridurale ou la rachianesthésie comme pour la chirurgie du cancer de l’ovaire). Ces techniques permettent d’optimiser la prise en charge et la récupération rapide.

Dans certains cas, une prise en charge post-opératoire immédiate est réalisée dans le service de soins continus. Cette unité permet une surveillance plus rapprochée ainsi que la mise en œuvre de thérapeutiques particulières. L’équipe d’anesthésie du service de chirurgie gynécologique et mammaire travaille ainsi en étroite collaboration avec l’Unité de Soins Continus de l’hôpital Lapeyronie.

Des anesthésistes et infirmiers anesthésistes sont également formés à la communication hypnotique et à l’hypnose formelle, qui peuvent être proposés dans certaines situations.

Les anesthésistes-réanimateurs participent également à certains protocoles de recherche, qui pourront, parfois, être proposés aux patients.

La chimiothérapie et la thérapie ciblée

Ces traitements peuvent être proposés dans les indications suivantes:

  • en complément de la chirurgie pour les stades précoces en fonction des données définitives de l'examen anatomopathologique
  • en complément de la chirurgie pour les stades avancés: c'est ce que l'on appelle la chimiothérapie adjuvante. La chimiothérapie adjuvante est systématiquement administrée dans un délai maximum de 6 semaines après la chirurgie. La chimiothérapie peut être associée à un médicament de thérapie ciblée, le bevacizumab, pour traiter les cancers métastatiques. Cette thérapie ciblée est ensuite administrée seule, en maintenance, pour une durée de 15 mois maximum ou jusqu’à progression de la maladie ou toxicité inacceptable.
  • lorsque la chirurgie complète n'est pas possible dans un premiers temps dans les stades avancés : c'est ce que l'on appelle la chimiothérapie néo-adjuvante. Dans ce cas, la chirurgie est réalisée après 3 à 6 cures de chimiothérapie. C'est ce que l'on appelle la chirurgie d'intervalle.

Pour les femmes chez lesquelles une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2 a été identifiée, un autre médicament de thérapie ciblée est utilisé. Il s’agit d'un Inhibiteur de l'enzyme PARP. Ce traitement est administré en maintenance, en situation de réponse partielle ou complète après une première ligne de chimiothérapie pour une maladie de stade avancé.

Le suivi

La surveillance est réalisée tous les 3-4 mois pendant 2 ans puis tous les 6 mois pendant 3 ans puis annuellement.

Elle consiste en un examen clinique. Un dosage des marqueurs tumoraux est également réalisé au même rythme.

Il n’y a pas d’examen d’imagerie systématique dans le cadre du suivi.