Traitements

Le CHU de Montpellier est un centre référent dans la prise en charge du cancer du col de l'utérus. Notre équipe pluridisciplinaire vous proposera les traitements adaptés dans le cadre d'une médecine personnalisée.

Pour prendre rendez-vous, contactez le 04 67 33 65 32.

Traitement des dysplasies ou lésions-précancéreuses du col de l'utérus

Dysplasie de bas grade

En cas de diagnostic de dysplasie de bas grade sur la biopsie du col, il vous sera proposé dans la grande majorité des cas :

  • une surveillance une fois par an pendant deux ans : en effet, cette lésion a de fortes chances de disparaître seule à l'aide de vos défenses immunitaires. En cas de tabagisme actif, il est conseillé d'arrêter de fumer afin d'améliorer vos défenses immunitaires et d'augmenter les chances de disparition de la lésion. Pour prendez contact avec notre tabacologue, contactez le 04 67 33 64 52.
  • Si la lésion persiste au bout de deux ans de surveillance : votre médecin pourra vous proposer selon les situations, la poursuite de la surveillance, un traitement par laser ou plus rarement une conisation

Dysplasie de haut grade

En cas de dysplasie de haut grade, il vous sera proposé dans la plupart des cas :

  • une conisation
  • pour les patientes de moins de 30 ans, il est également possible de proposer une surveillance ou un traitement par laser. L'objectif est de minimiser les gestes sur le col de l'utérus afin d'impacter le moins possible sur la fertilité et les complications obstétricales (menace d'accouchement prématuré)

Traitements des cancers du col invasifs

En fonction du stade de la maladie, différents traitements peuvent être proposés. Trois types de traitements sont utilisés pour traiter les cancers du col de l’utérus : la chirurgie, la radiochimiothérapie concomitante et la chimiothérapie.

La chirurgie

La chirurgie est principalement utilisée pour traiter les tumeurs limitées au col de l’utérus.

La chirurgie a pour but de supprimer la totalité de la tumeur et d’éliminer le risque de récidive. Pour cela, elle consiste le plus souvent à retirer l’utérus et le réseau de ganglions lymphatiques situés à proximité de l’utérus.

Plusieurs types d’interventions existent. Le choix dépend de l’étendue précise du cancer. Mais votre âge et votre désir éventuel d’enfant peuvent aussi influencer ce choix.

La chirurgie de l'utérus

L'hystérectomie

Cela consiste à retirer complètement l'utérus. En fonction du stade de la maladie, on retire également les ovaires, la partie supérieure du vagin et les tissus autour de l'utérus.

 

La trachélectomie

La trachélectomie consiste à retirer uniquement le col de l’utérus et aussi, parfois, la partie supérieure du vagin et les tissus autour du col. Cette chirurgie dite conservatrice est une alternative qui peut être proposée aux femmes jeunes qui souhaitent conserver leur fertilité et envisagent une grossesse future. Dans ce cas, il faut réaliser dans le même un cerclage (fil autour du col de l'utérus) afin d'éviter les fausses-couches et les accouchements prématurés. Les chirurgiens du CHU de Montpellier sont formés à cette technique. Pour en savoir plus, consultez l'article du Midi Libre évoquant l'histoire d'une patiente prise en charge pour cancer du col au CHU de Montpellier et ayant réussi à accomplir son projet parental

La chirurgie des ganglions

Il est souvent nécessaire de retirer les ganglions lymphatiques du pelvis. Cette intervention appelée curage ganglionnaire ou lymphadénectomie pelvienne est maintenant réalisée en même temps que la conisation afin de mieux évaluer le stade de la maladie. Cela permet de proposer le traitement optimal et d'augmenter les chances de guérison.

La technique du ganglion sentinelle est en cours d’évaluation. Elle consiste à retirer le ou les ganglions lymphatiques les plus proches de la tumeur afin de déterminer s’ils ont été envahis par des cellules cancéreuses. Cette technique permettrait d’éviter de retirer la totalité des ganglions lymphatiques du pelvis si ce n’est pas nécessaire.

L'anesthésie

La consultation pré-anesthésique est obligatoire si une anesthésie est nécessaire pour l'intervention. Elle est destinée à rassembler toutes les informations nécessaires, afin d’assurer au patient une anesthésie adaptée et dans les meilleures conditions de sécurité Cette consultation peut être menée par un interne en anesthésie sous la responsabilité d’un médecin sénior.

L‘équipe est particulièrement sensibilisée à la prise en charge de la douleur aiguë et chronique. Ainsi l’anesthésie locorégionale est, lorsque cela est adapté, systématiquement proposée par l’équipe, en association ou en alternative à l’anesthésie générale. Il peut s’agir d’une anesthésie locorégionale périphérique (ciblant la zone opérée comme pour la chirurgie du sein) ou centrale (ciblant une zone plus large grâce à la péridurale ou la rachianesthésie comme pour la chirurgie du cancer de l’ovaire). Ces techniques permettent d’optimiser la prise en charge et la récupération rapide.

Dans certains cas, une prise en charge post-opératoire immédiate est réalisée dans le service de soins continus. Cette unité permet une surveillance plus rapprochée ainsi que la mise en œuvre de thérapeutiques particulières. L’équipe d’anesthésie du service de chirurgie gynécologique et mammaire travaille ainsi en étroite collaboration avec l’Unité de Soins Continus de l’hôpital Lapeyronie.

Des anesthésistes et infirmiers anesthésistes sont également formés à la communication hypnotique et à l’hypnose formelle, qui peuvent être proposés dans certaines situations.

Les anesthésistes-réanimateurs participent également à certains protocoles de recherche, qui pourront, parfois, être proposés aux patients.

Réhabilitation améliorée après chirurgie

 

 

Par ailleurs, l’équipe d’anesthésie travaille en étroite collaboation avec les chirurgiens pour la mise en place de la réhabilitation améliorée après chirurgie (RAAC). Cette méthode permet une récupération plus rapide après l’intervention, une sortie précoce de l’hôpital et réduit les complications post-opératoires.

La radiochimiothérapie concomitante

La radiochimiothérapie concomitante constitue le traitement de référence des tumeurs qui se sont propagées au-delà de l’utérus dans le pelvis.

Avant le traitement par radiochimiothérapie concomitante, il est nécessaire de déterminer si les ganglions de la région lombo-aortique (au-dessus de l'uterus) sont envahis par des cellules cancéreuses.

Cette étude des ganglions se fait à partir des examens d’imagerie et/ou à partir d’une chirurgie qui consiste à retirer les ganglions lombo-aortiques, on parle de lymphadénectomie lombo-aortique. L’objectif est de déterminer précisément la région à irradier lors de la radiothérapie externe : le pelvis seul ou le pelvis ainsi que la région lombo-aortique.

Le protocole consiste le plus souvent à réaliser 5 séances de radiothérapie externe et une séance de chimiothérapie, par semaine, pendant 5 semaines. Les séances de radiothérapie externe et de chimiothérapie sont réalisées en ambulatoire, c’est-à-dire que vous ne restez à l’hôpital que le temps des séances et rentrez chez vous le jour même.

8 à 10 jours après la fin des séances de radiothérapie externe, la curiethérapie est réalisée. La curiethérapie est une technique de radiothérapie qui consiste à placer des éléments radioactifs (de l’iridium ou du césium) directement à l’intérieur de l’organisme, soit au contact de la tumeur, soit dans la tumeur elle-même. Dans le cas le plus fréquent d’une curiethérapie à bas débit de dose ou à débit pulsé, une hospitalisation de 2 à 4 jours est nécessaire. La curiethérapie permet de délivrer de façon ciblée sur le col de l’utérus des doses plus élevées que lors de la radiothérapie externe. Son objectif est donc d’optimiser la destruction des cellules cancéreuses en préservant les organes voisins.

A la fin du traitement, une IRM de contrôle est réalisée afin d'évaluer la réponse au traitement. En cas de réponse complète, il n'y pas d'indication de chirurgie complémentaire.

La chimiothérapie

Le plus souvent, la chimiothérapie est administrée dans le cadre d’une radiochimiothérapie concomitante, comme expliqué ci-dessus.

Parfois, si on met en évidence des métastases à distance, donc un stade très avancé, la chimiothérapie est alors utilisée seule dans un premier temps puis en association à la radiothérapie dans un deuxième temps.

Les soins de support

La prise en charge des cancers gynécologiques peut avoir un impact impact sur la sexualité quel que soit l'âge. Cela peut être en lien avec une souffrance psychologique (entrainant une fatigue, des troubles de la libido...) ou fonctionnelle (douleurs post-opératoires, effets secondaires de la radiothérapie).

Chez les patientes jeunes, il est primordial d'aborder la question de la fertilité lors d'une consultation dédiée. Le CHU dispose d'une consultation d'oncofertilité et d'une réunion de concertation pluridisciplinaire hebdomadaire afin de discuter de la prise en charge personnalisée de chacune de nos patientes.

Les différents traitements peuvent entrainer d'autres effets secondaires (douleurs chroniques, ménopause précoce, troubles digestifs et urinaires...). Des solutions et soins adaptés vous seront proposés tout au long de votre parcours.

Le suivi

La surveillance est réalisée tous les 4 mois pendant 2 ans puis tous les 6 mois pendant 3 ans puis annuellement.

Elle consiste en un examen clinique. Pour les patientes qui ont reçu un traitement conservateur de l’utérus, le test HPV est systématique au bout de 6 mois, puis 12 mois, puis il est réalisé tous les ans. Dans les autres situations, le frottis n’est pas recommandé de manière systématique. C’est notamment le cas pour les patientes qui ont été traitées par radiothérapie car ce traitement rend difficile l’interprétation du frottis.

Pour les patientes atteintes d’un cancer épidermoïde, un dosage du marqueur tumoral SCC (squamous cell carcinoma) peut être utile au suivi, si un taux élevé a été révélé au moment du diagnostic.

Il n’y a pas d’examen d’imagerie systématique dans le cadre du suivi.