Traitements
Hopital de jour oncologie
D’une capacité de quatre personnes, l’HDJ accueille chaque lundi les patientes adressées par leurs oncologues ou leurs médecins traitants. Ils sont pris en charge dès 9 heures par l’infirmière coordinatrice, le chirurgien gynécologue, l'anesthésiste, la psychologue, la kinésithérapeute ou la diététicienne. Cette journée d’hospitalisation est sans reste à charge pour les patients.
Cette organisation permet notamment aux patientes les plus fragiles ou habitant à distance de l'hôpital d'avoir l'ensemble des consultations nécessaires à leur prise en charge au cours de la même journée.
La chirurgie
Dans la grande majorité des cas, le traitement débute par la chirurgie. Différentes chirurgies sont proposées :
- soit une chirurgie conservatrice (ablation de la tumeur et préservation du sein)
- soit une chirurgie par mastectomie (ablation du sein)
Le choix de l’acte chirurgical intervient après une discussion entre le chirurgien et la personne malade en fonction de la tumeur et des possibilités de conservation du sein.
En cas de mastectomie totale, dans un grand nombre de cas une reconstruction mammaire immédiate peut être réalisée. La patiente a le choix d’accepter ou non cette reconstruction après discussion avec le chirurgien : celui-ci lui expliquera les différentes techniques possibles dans son cas et les éventuels risques. Les chirurgiens qui prennent en charge le cancer du sein au CHU de Montpellier sont formés à la reconstruction mammaire immédiate. Pour en savoir en plus, consultez la page Reconstruction mammaire.
Pour les cancers invasifs, l’ablation de la tumeur est associée à l’exérèse ou ablation des ganglions axillaires.
En fonction de la situation, deux techniques peuvent être employées :
- la technique dite du "ganglion sentinelle". Il s'agit d'une technique innovante qui consiste à enlever et examiner uniquement quelques ganglions axillaires. Pour cela, on injecte un marqueur radioactif et parfois un colorant bleu au voisinage de la tumeur ou près de l’aréole du sein. Ce produit est collecté par le système lymphatique pour se concentrer au niveau des premiers ganglions axillaires. Une scintigraphie permet de bien les repérer et le prélèvement pendant l’intervention en est ainsi facilité.
- le "curage axillaire". Cette technique standard consiste à effectuer une incision dans l’aisselle pour prélever une grande partie des ganglions afin de savoir s'ils sont atteints par le cancer. Les risques du curage axillaire sont le lymphœdème et des douleurs au niveau du bras. Une prise en charge par un kinésithérapeute limite l’apparition de ces séquelles.
Notre service a travaillé avec la société EDOP pour la mise en ligne d'un complément d'information médicale. Il s'agit de fiches d'information et d'une vidéo explicative concernant les différentes étapes de la prise en charge chirurgicale d'un cancer du sein (avant, pendant, après l'intervention). Toute patiente opérée dans notre service peut avoir accès à cette plateforme. Une étude est actuellement en cours afin d'évaluer l'impact de cette plateforme sur l'anxiété pré-opératoire. Pour en savoir plus sur ce projet, consultez la page Recherche SENEDOP.
La chirurgie en 1 jour dans le service de chirurgie mammaire au Chu de Montpellier
Certaines interventions chirurgicales peuvent être réalisées dans le cadre d’une hospitalisation en ambulatoire, c’est-à-dire dans la journée. Une forme d’hospitalisation qui améliore le confort du patient et de son entourage. Cette option n’est proposée que si certaines conditions sont réunies. L’équipe soignante s’assure notamment que vous ne restiez pas seul chez vous après l’intervention.
L'anesthésie
La consultation pré-anesthésique est obligatoire si une anesthésie est nécessaire pour l'intervention. Elle est destinée à rassembler toutes les informations nécessaires, afin d’assurer au patient une anesthésie adaptée et dans les meilleures conditions de sécurité. Cette consultation peut être menée par un interne en anesthésie sous la responsabilité d’un médecin senior.
L‘équipe est particulièrement sensibilisée à la prise en charge de la douleur aiguë et chronique. Ainsi l’anesthésie locorégionale est, lorsque cela est adapté, systématiquement proposée par l’équipe, en association ou en alternative à l’anesthésie générale. Il peut s’agir d’une anesthésie locorégionale périphérique (ciblant la zone opérée comme pour la chirurgie du sein) ou centrale (ciblant une zone plus large grâce à la péridurale ou la rachianesthésie comme pour la chirurgie du cancer de l’ovaire). Ces techniques permettent d’optimiser la prise en charge et la récupération rapide.
Dans certains cas, une prise en charge post-opératoire immédiate est réalisée dans le service de soins continus. Cette unité permet une surveillance plus rapprochée ainsi que la mise en œuvre de thérapeutiques particulières. L’équipe d’anesthésie du service de chirurgie gynécologique et mammaire travaille ainsi en étroite collaboration avec l’Unité de Soins Continus de l’hôpital Lapeyronie.
Des anesthésistes et infirmiers anesthésistes sont également formés à la communication hypnotique et à l’hypnose formelle, qui peuvent être proposés dans certaines situations.
Les anesthésistes-réanimateurs participent également à certains protocoles de recherche, qui pourront, parfois, être proposés aux patients.
Réhabilitation améliorée après chirurgie
Par ailleurs, l’équipe d’anesthésie travaille en étroite collaboation avec les chirurgiens pour la mise en place de la réhabilitation améliorée après chirurgie (RAAC). Cette méthode permet une récupération plus rapide après l’intervention, une sortie précoce de l’hôpital et réduit les complications post-opératoires.
La chimiothérapie
Avant l'opération, on parle de chimiothérapie néoadjuvante. Elle a pour but de réduire le risque de rechute mais aussi de diminuer la taille de la tumeur afin de réaliser une conservation mammaire lors de la chirurgie.
Après la chirurgie, on parle de chimiothérapie adjuvante, elle a pour but de diminuer le risque de rechute.
La radiothérapie
La radiothérapie est utilisée pour faire diminuer le risque de rechute locale ou locorégionale, c’est-à-dire concernant le sein et/ou les ganglions. Elle consiste à l’irradiation du sein et parfois des aires ganglionnaires tout en épargnant les tissus sains périphériques. Elle est recommandée en cas de chirurgie ayant conservé le sein (chirurgie conservatrice ou tumorectomie) et peut également être proposée après l’ablation du sein (mastectomie).
Le radiothérapeute détermine un programme de traitements qui définit notamment le nombre de séances ainsi que le dosage des rayons. Une séance de radiothérapie dure entre 10 et 15 minutes. Le délai recommandé pour la débuter est de 4 à 12 semaines après l’intervention, ou dans les 8 semaines qui suivent une éventuelle chimiothérapie post-opératoire.
L'hormonothérapie
Il existe deux types de tumeurs : les cancers hormono-sensibles (ou hormono-dépendants) et les cancers non-sensibles aux hormones.
Pour les cancers hormono-dépendants, les personnes ayant été opérées d’un cancer invasif sont traitées sur une période de 5 ans minimum après un traitement par voie orale (1cp/jour).
Ce traitement est essentiel : il réduit le risque de récidive du cancer du sein et améliore la survie des patientes.
Il peut entrainer des effets secondaires dont des douleurs articulaires qui conduisent parfois les patientes à arrêter le traitement. Il est donc primordial de développer de nouvelles méthodes pour prendre en charge ces douleurs articulaires. Notre équipe a mis en place une étude évaluant l'impact de la cryothérapie "corps entier" sur ces douleurs articulaires. Pour en savoir plus sur ce projet, consultez la page Recherche CRYOMATASE.
Suivi et après-cancer
La surveillance est primordiale et permet à la fois de vérifier la tolérance à l’hormonothérapie (si cancer hormo-dépendant) et de rechercher une éventuelle rechute. Elle consiste en un examen clinique tous les 6 mois puis annuel sans limite d’âge et d’une mammographie annuelle. Elle est réalisée en alternance avec les radiothérapeutes et/ou oncologues.
Une fois entrées dans la phase de surveillance, certaines patientes peuvent exprimer des difficultés sur le plan psycho-social, nutritionnel ou encore ressentir des effets tardifs des traitements. Afin de vous accompagner au mieux, un bilan à la fin de votre traitement puis tout au long de votre suivi vous sera proposé afin d’évaluer vos besoins.