Infos psy.
Votre santé mentale est importante, mais il n’est pas toujours facile de savoir vers lequel de ces professionnels il convient de consulter. Souvent confondues dans l’étiquette « psy », ces professions sont néanmoins différentes.
- Qu'est-ce qu'un psychiatre ?
Le ou la psychiatre est titulaire d’un diplôme de doctorat en médecine. Durant son cursus universitaire, il ou elle s’est spécialisé·e dans l’étude des troubles psychiatriques. Ainsi, c'est un médecin, spécialisé en psychiatrie, qui traite la souffrance psychique et les maladies mentales.
À ce titre, il ou elle peut poser un diagnostic, prescrire des médicaments et des hospitalisations, délivrer une feuille de soins pour être remboursé par la sécurité sociale. Son approche est généralement avant tout médicamenteuse, bien que certains psychiatres peuvent aussi proposer d'autres types de prise en charge.
Pour en savoir plus sur le tarif des consultations chez les psychiatres - Site de l'assurance Maladie - Ameli.fr
- Qu'est-ce qu'un psychologue ?
Le ou la psychologue est titulaire d'un diplôme Master 2 (ou d’un DESS) en psychologie. Durant son cursus, il s’est spécialisé dans l’étude du comportement humain. En France, le titre est protégé et reconnu par l’État depuis 1985.
Pour pouvoir exercer, tout psychologue doit posséder un numéro ADELI, délivré par l’Agence régionale de santé.
Le psychologue clinicien propose des entretiens à visée thérapeutique, des bilans à l’aide de tests et de questionnaires mais il ne pourra pas vous prescrire des médicaments car il n’est pas habilité à délivrer une ordonnance.
En plus de leur formation initiale, certains psychiatres et psychologues peuvent suivre une formation complémentaire qui leur permet d’acquérir et de maîtriser des outils de psychothérapie spécifiques tels que les thérapies comportementales et cognitives, l’EMDR, l’hypnose ou encore la thérapie systémique. Un même psychologue ou un même psychiatre pourra avoir des approches très différentes. Lorsque vous souhaitez commencer une prise en charge il est ainsi important de se renseigner sur le type d'approche du professionnel de santé que vous rencontrez.
Certaines mutuelles proposent le remboursement des actes de psychothérapies. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre mutuelle (MGEN, MAAF, AXA, Groupama, Generali, Mutuelle de l’armée de l’air, Malakoff Médéric, Mutuelle d’EDF, GAN, Mutuelle de la SNCF, Swisslife, Mutuelle des bâtiments et travaux publics, groupe mutualiste RATP, LMDE, Crédit Agricole, AG2R, AGF, ALLIANZ, ALPTIS, APRIL, MAIF, MATMUT, MERCER, UNEO, etc).
- Quelle est la différence avec un psychothérapeute ?
Le psychothérapeute est un psychologue, psychanalyste ou médecin qui est reconnu comme étant apte à faire des thérapies. Le titre de psychothérapeute est protégé et réglementé depuis 2010 en France*. Il est né de la volonté d'empêcher des personnes de se prétendre psychothérapeute sans aucune formation adaptée. À ce titre, il ou elle possède un numéro ADELI et doit être enregistré au registre national des psychothérapeutes. Il n’existe pas de formation universitaire ; le titre est délivré sur la base d’une évaluation par l’Agence Régionale de Santé (ARS) des compétences développées ou des formations suivies.
* Consulter le décret relatif à l’usage du titre de psychothérapeute
⚠ Pour toutes les autres dénominations (psychopraticien ou coach de vie par exemple), les formations pour accéder à ce statut ne sont pas réglementées : la prudence est donc de mise.
De même, les numéros SIREN ou SIRET ne constituent pas un numéro ADELI. ⚠
Où trouver ces professionnels de la santé mentale ?
Sur conseil de votre médecin traitant, ou dans le Centre Hospitalier le plus proche de chez vous.
Sur internet vous trouverez des praticiens référencés sur Doctolib.fr, le site de l'AFTCC (Association Françaises de Thérapie Cognitive et Comportementale), le site de l'ALRTCC (Association du Languedoc-Roussillon de Thérapie Cognitive et Comportementale), pour de l'EMDR sur le site EMDR-France.
Idées recues sur la psychiatrie
« Les psy c'est pour les fous »
On contacte d'abord un psy parce qu'on souffre psychologiquement et qu'on veut se sentir mieux.
En 2014, une personne sur cinq déclare être ou avoir été suivie pour un problème psychologique [1]. Sur la vie entière c'est 25 % des individus qui présenteraient un ou plusieurs troubles mentaux ou du comportement [2].
D'après l'étude de 2014, les principales raisons qui conduisent à consulter seraient :
- un sentiment de mal-être diffus,
- des problèmes liés au stress / anxiété
- des ennuis de santé / familliaux / professionnels
- sentiment dépressif
- ...
De manière générale, une thérapie a pour objectif de réduire un symptôme gênant voire handicapant au quotidien. En ce sens, l'impression que quelque chose ne va pas, ne tourne pas rond, ou que l'on ressent qu'il y a un "problème" est un motif suffisant pour consulter un psychologue ou un psychiatre.
A noter que la crise sanitaire a fortement augmenté l'apparition et l'intensité des troubles ainsi que le nombre de demandes pour des consultations psy.
« Il y a trop d'effets secondaires »
Jusqu’aux années 80, les antidépresseurs étaient efficaces mais entraînaient de nombreux effets indésirables gênants.
Actuellement, les nouveaux antidépresseurs disponibles sont mieux tolérés.
Toutefois, il se peut que vous ressentiez certains effets indésirables.
Sachez que le plus souvent ces effets indésirables disparaissent après quelques jours de traitement.
Il est indispensable de parler de ces possibles effets indésirables avec le médecin au moment de la prescription de votre traitement.
« On va m'obliger à prendre un traitement »
La psychiatrie est une spécialité médicale. De ce fait, le psychiatre passe par un cursus en médecine générale avant de se spécialiser en psychiatrie.
Il y aurait en France 3,8 millions de consommateurs réguliers de médicaments psychotropes* et 8,9 millions de consommateurs occasionnels (Observatoire français des drogues et des toxicomanies OFDT, 2015).
En 2010, 18 % des 18-75 ans ont déclaré avoir pris au moins un médicament psychotrope au cours des 12 derniers mois. 10 % d’entre eux ont consommé un anxiolytique, 6 % un hypnotique, 6 % un antidépresseur, 0,7 % un régulateur de l’humeur et 0,9 % un neuroleptique.
Il est donc en mesure d'évaluer les difficultés du patient et lui proposer des mesures thérapeutiques. Parmi celles-ci, il peut être utile d'utiliser des traitements médicamenteux. Un dialogue ouvert avec les soignants est essentiel à la prise en compte des besoins et des difficultés de la personne concernée par un trouble psychique.
Dans tous les cas, le patient restera décisionnaire de sa prise de traitement ou non.
* médicaments psychotropes : Médicaments utilisés pour traiter les troubles psychiques.
« Un traitement psychiatrique c'est à vie » / « Si je commence, je vais être dépendant »
La prise d'un traitement psychiatrique a pour but de diminuer les symptômes qui vous empêchent de fonctionner de manière optimale.
Il existe effectivement des traitements pouvant provoquer, après une prise plus ou moins longue, des accoutumances.
« Je n'ai pas l'habitude de parler, je n'arriverai jamais à me livrer »
Une prise en charge psychologique est un travail collaboratif : les patients et thérapeutes travaillent ensemble sur les problèmes à résoudre. Le thérapeute est un expert de la pathologie et des mécanismes qui peuvent amener le patient à souffrir aujourd'hui. Cependant, le patient est expert de son fonctionnement et des manières dont la pathologie se manifeste chez lui.
Dans un premier temps, le travail du psychologue est de créer ce que l'on appelle communément une "alliance thérapeutique". C'est-à-dire un climat de confiance où, malgré une réticence à se livrer, le thérapeute saura poser les bonnes questions afin de mieux comprendre votre souffrance.
[2] https://www.cairn.info/revue-sante-publique-2005-4-page-583.htm?contenu=article
[3] @af.tcc https://linktr.ee/af.tcc
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Qu'est ce qu'une émotion ? A quoi ça sert ?
Une émotion est une réaction psychologique et physique à une situation : c’est avant tout une fonction adaptative. Elle permet de recueillir des informations et s’ajuster à une situation donnée, de manière à assurer son bien-être et sa survie. Chacune d'entre elles à un rôle et est importante pour notre survie.
/!\Bien que nous parlions en terme d'émotion négative ou positive, les émotions dites "négatives" ne sont pas à supprimer! Cela signifie simplement que leur ressenti est désagréable, bien que nécessaire à notre évolution personnelle.
Le droit d'avoir des émotions de Fannys nous explique l'intérêt des émotions, et pourquoi il est important de les exprimer et d'apprendre à les gérer, sous la forme d'une petite BD.
POUR ALLER PLUS LOIN
Dennis Greenberger Denis et Padesky Christine -Changez vos émotions, changez votre vie
Stéphanie Hahusseau -Tristesse, peur, colère - Agir sur ses émotions
Stéphanie Hahusseau - Un Homme un vrai, dissiper les malentendus émotionnels hommes-femmes
Fannys - Le droit d'avoir des émotions
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Je stresse, est-ce normal ?
A quoi sert le stress ?
Le stress est une émotion normale que l'on ressent lorsqu'on interprète qu’un danger nous menace. C’est une réaction d’alarme qui nous permet de mobiliser les ressources nécessaires pour réagir face à ce potentiel danger.
Le corps se prépare à agir, donc il adopte une attitude de fuite, combat ou essaie de se rendre invisible. Cela va se manifester par :
- une accélération du rythme cardiaque
- une légère élévation de notre tension artérielle
- une accélération du rythme respiratoire
- de la tension musculaire
- etc.
Cela a pour objectif d’augmenter nos capacités de concentration et nos capacités physiques pour être prêt à agir en cas de besoin.
Pour mieux comprendre comment cela se passe, consulter le Site de papillon-bleu
Je ressens du stress, que faire ?
Certaines techniques de gestion du stress peuvent vous aider dans un premier temps, notamment des outils de relaxation.
Nous utilisons beaucoup de techniques de respiration lente, et ventrale. Vous pourrez trouver des vidéos et supports audios explicatifs dans les liens ci-dessous :
- Sur Youtube, avec les mots clés "Cohérence cardiaque", "respiration ventrale", "respiration carrée"
- Via des applications mobiles (gratuites) comme : Respirelax, Petit Bambou
- À l'aide de pistes audios que vous pouvez trouver en cliquant sur ce lien : Audios
Et si ça ne suffit pas ?
Lorsque le stress devient trop fréquent, trop prolongé ou trop intense on parle alors d'anxiété; L'anxiété met à rude épreuve notre corps et notre cerveau, entrainant un épuisement et une souffrance importante. La détresse ressentie peut nuire à notre capacité à travailler, à fréquenter ses amis ou à accomplir les tâches du quotidien : l’anxiété dépasse les limites de la normale. Des tensions s’accumulent au fils du temps et leurs effets deviennent nocif.
N'attendez pas de ne plus être capable de faire vos activités quotidiennes pour consulter. Si vous vous rendez compte que votre stress et/ou votre anxiété entraine des difficultés importantes, il est totalement légitime et judicieux de consulter un ou une professionnelle de la santé mentale.
Pour aller plus loin
Robert Ladouceur, Lynda Bélanger et Eliane Léger - Arrêtez de vous faire du souci pour tout et pour rien
Frédéric Chapelle et Benoît Monié - Bon stress, mauvais stress : mode d’emploi
Dominique Servant - Soigner le stress et l’anxiété par soi-même
PsykoCouac -Le trouble anxieux généralisé (vidéo)
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Je me sens triste, est-ce normal ?
La tristesse fait partie des émotions primaires, et est catégorisée comme une émotion "négative". Pour rappel, "négative" ne signifie pas qu'elle doit être supprimée mais plutôt que son expression est ressentie de manière désagréable.
A quoi sert la tristesse ?
La tristesse est l'expression de la perte, qu'elle soit réelle ou imaginaire. C'est-à-dire que nous pleurons quelque chose que nous n'avons plus, ou que nous n'allons plus avoir. Être triste est nécessaire pour faire le deuil, et permet à notre entourage de s'ajuster à notre émotion : ils savent qu'ils peuvent venir nous réconforter, nous soutenir, nous apporter de l'affection pour surmonter la ou les difficultés, etc. : ils ont les informations nécessaires pour pouvoir répondre à nos besoins émotionnels.
Je suis triste, que faire ?
Une stratégie que nous avons tendance à facilement mettre en place est l'isolement social, qui s'avère très peu efficace à long terme. Si vous n'allez pas bien, il est important de le communiquer à votre entourage ou à des professionnels de santé, afin que ces derniers vous accompagnent et s'ajustent à votre état émotionnel.
Une chose primordiale dans ces périodes de tristesse est de se rappeler que si ce n'est pas agréable il est normal par moment de ressentir ces émotions désagréables. Tout être humain a déjà ressenti de la tristesse et en ressentira de nouveau. Ce n'est pas simple mais moins vous serez tolérants par rapport à l'émotion et moins elle sera forte. De même il est essentiel de se rappeler que ces émotions finiront par passer et que vous pouvez agir pour les faire passer plus rapidement.
Il existe une multitude de leviers pour sortir d'une période de tristesse. Parmi ces mesures, il a été montré par exemple que l'activité physique du type cardio a un rythme modéré avait des effets anxiolytiques à partir de 20 min et antidépresseur à partir de 40 min. La marche rapide de son côté est efficace contre la rumination. Ces effets sont d'autant plus fort quand cela est réalisé dans la nature. A ne pas négliger non plus l'importance de bien dormir et bien s'alimenter. Le sommeil et l'alimentation ont en effet un impact considérable sur les émotions. Également, le maintien d'activités plaisantes peut vous aider à surmonter votre tristesse.
Lorsque la tristesse est présente, il est souvent difficile d'agir. En effet le manque d'envie et d'énergie pousse généralement à l'inertie. L'idée dans ces moments-là est d'être bienveillant avec vous en composant avec ces difficultés, tout en essayant de mettre en place quelques activités pour éviter que cette tristesse s'accentue.
Vous trouverez des guides et outils dans la partie "bibliothèque" plus bas sur cette page.
Est-ce que je fais une dépression ?
La tristesse que vous ressentez peut effectivement être le signe de l'apparition d'un épisode dépressif. Les symptômes listés ci-dessous peuvent vous alerter d'un tel épisode. Ainsi, si vous ressentez 2 symptômes ou plus de cette liste, pendant plus de 2 semaines consécutives, il est important de tourner vers des professionnels de santé (médecins traitants, psychiatres, psychologues) afin d'évaluer votre état mental :
- Une grande tristesse la plupart du temps, des pleurs quotidiens,
- une importante perte d’intérêt pour les activités professionnelles, sociales et familiales,
- Une fatigue importante, une perte d'energie,
- Une perte d'estime de soi,
- Une hypersomnie ou insomnie,
- Une perte ou prise de poids importante, modification de l'appétit.
La dépression est un trouble psychatrique répandu, quels que soient l'âge et le milieu de vie. Il concernerait 15 à 20% de la population générale.
Une personne atteinte de dépression ressent les émotions négatives plus intensément et durant plus longtemps que la plupart des gens. Elle a plus de mal à maîtriser ses émotions et peut avoir l’impression que sa vie se limite à une souffrance constante. La personne atteinte a ainsi de la difficulté à remplir ses obligations professionnelles, familiales et sociales. C'est pour toutes ces raisons qu'il est important de demander de l'aide et/ou d'accepter l'aide que l'on vous propose.
Les traitements actuels pour la prise en charge de la dépression sont efficaces dans près de 70% des cas. Il peut s'agir d'un accompagnement pharmacologique et/ou psychothérapeutique. C'est pourquoi il est important que la prise en charge du premier épisode dépressif et des suivants soit correctement menée.
Quand consulter ?
N'attendez pas de ne plus être capable de faire vos activités habituelles pour consulter. Si vous avez des symptômes, vous pouvez consulter votre médecin généraliste ou psychiatre traitant, ou vous rapprocher du Centre Hospitalier le plus proche de chez vous.
Voyez votre médecin traitant ou un autre professionnel de la santé si :
- vous ressentez de la détresse;
- vos symptômes vous empêchent de fonctionner normalement;
- vous avez de la difficulté à assumer vos responsabilités sociales, professionnelles ou familiales.
Si vous présentez des idées noires ou des idées suicidaires : appelez le 15 ou rendez-vous aux Urgences les plus proches de chez vous.
POUR ALLER PLUS LOIN
Bastien Noisette et collaborateurs - Guide pour sortir de la dépression (chu de montpellier) (pdf)
Stéphanie Hahusseau - Tristesse, peur, colère - Agir sur ses émotions
Cungi Charly et Note Ivan-Druon - Faire face à la dépression
Mirabel-Sarron Christine - La dépression, comment en sortir ?
Michael E. Addis et Christopher R. Martell -Vaincre la dépression une étape à la fois
Thanh-Lan Ngo, Jean Goulet et Louis Chaloult - Guide de la dépression pour patient (2015) (pdf)
Vidéo de PsykoCouac - La dépression
Vidéo de PsykoCouac - Dépression et cerveau
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Colère et irritabilité
La colère fait partie des émotions primaires, et est catégorisée comme une émotion "négative". Pour rappel, "négative" ne signifie pas qu'elle doit être supprimée mais plutôt que son expression est ressentie de manière désagréable. Bien qu'elle soit pénible à vivre, cette émotion a son utilité.
A quoi sert la colère ?
La colère est l'expression d'un décalage entre nos attentes et la réalité. En d'autres termes, elle nous permet de savoir lorsque que nous nous sentons envahis, frustrés, que l'on abuse de nous, etc. Et nous apporte l'énergie nécessaire pour y faire face. Elle est alimentée par la croyance que ce qui arrive est injuste ou que cela ne devrait pas se passer comme cela.
Il est tout à fait adapté de ressentir de la colère et de l'exprimer.
La colère a un double effet : elle nous informe que ce que nous percevons est une menace à notre intégrité physique ou morale et elle informe notre interloctureur que son comportement ne nous convient pas.
Je ressens de la colère, que faire ?
Ressentir une émotion de manière intense inhibe les zones du cerveaux qui aident à réfléchir de manière calme et posée. Cela nous permet d'agir rapidement lorsque notre vie est en danger.
Toutefois, réagir instinctivement et de manière impulsive peut aggraver une situation qui est déjà difficile.
Gagnez du temps : quittez la situation.
Toutefois, il est aussi parfois important d'affronter les situations difficiles qui engendrent des émotions très fortes, pour cela il est conseillé d'utiliser d'autres techniques que la fuite :
- La distraction : changer de sujet lorsqu'une conversation devient risquée ou mettre en place une activité apaisante
Attention, il s'agit de se distraire de votre agressivité et non de l'orienter sur autre chose. Evitez les activités ou la colère s'exprime autrement. - Techniques de respiration
- Méditation de pleine conscience
Vous trouverez des guides et outils dans la partie "bibliothèque" plus bas sur cette page
Et si ça ne suffit pas ?
Comme toute émotion, la colère a son utilité, mais plus elle est fréquente, intense, prolongée, plus elle risque de devenir nuisible.
La colère peut être la face visible de l'iceberg, plusieurs psychopathologies et problématiques peuvent s'exprimer par de l'irritaibilité et une colère présente presque tous les jours : dépression, stress aigü, douleur chronique, isolement social, etc.
Si vous vous rendez compte qu'il est difficile pour vous de gérer ses émotions, de développer des stratégies adaptés pour y faire face ou que la colère impacte significativement différentes sphères de votre quotidien, il est totalement légitime et judicieux de consulter un ou une professionnelle de la santé mentale.
Pour aller plus loin
- Charles-Édouard Rengade et Frédéric Fange- Vivre mieux avec son impulsivité
- Stéphanie Hahusseau -Tristesse, peur, colère ; Agir sur ses émotions
- Jean Goulet, Louis Chaloult et Thanh-Lan Ngo
Gestion de la colère - Manuel d’informations destiné aux patients (pdf) - Didier Pleux - Exprimer sa colère sans perdre le contrôle de soi
- François Lelord et Christophe André - La force des émotions ; amour, colère, joie.
J'ai peur, c'est normal ?
Avoir peur, c'est normal, c'est une réaction adaptée lorsque nous faisons face à un danger, réel ou imaginaire. Elle fait partie des 6 émotions primaires (avec la colère, la surprise, la joie, la tristesse et le dégoût).
La peur est une émotion complexe car elle regroupe plusieurs émotions : la peur, l'angoisse, l'anxiété et le stress. Elle se caractérise par une réaction corporelle (s'éloigner du danger, s'immobiliser, etc.) et une réaction affective (stress, pleurs, etc.).
À quoi sert la peur ?
Afin de faire face à un danger imminent, l'être humain a developpé 3 types réponses automatiques :
- L'effroi, rester immobile et muet.
ex : des victimes d'agression peuvent avoir été trop terrifiées pour crier. A tort ou à raison, leur système nerveux a réagi ainsi, elles n'ont pas eu le choix. - Fuir, qui est le plus courant.
ex : une personne qui voulait traverser la rue reculera à toute vitesse sur le trottoir avant d'avoir réalisé consciemment qu'une voiture venait sur elle. - Attaquer, certaines personnes choisiront de se battre au lieu de fuir, parfois de façon productive, parfois en courant des risques inutiles.
Lorsque notre cerveau perçoit un danger, il transmet un message au système nerveux. Celui-ci met en place des stratégies pour y faire face, parmi lesquelles l'augmentation du rythme cardiaque et du rythme respiratoire.
La peur est l'émotion de la survie : si nous ne ressentions pas de la peur, nous ne pourrions pas nous mettre en protection ou protéger les autres. Ces peurs sont généralement passagères et réactionnelles : elles n'empêchent pas une personne de fonctionner normalement.
Que faire quand la peur m'empêche de fonctionner ?
Si cette peur vous empêche d'investir différentes sphères de votre quotidien (relations sociales, relations familiales, activités sportives, loisirs, emploi etc.) et/ou vous handicape dans votre quotidien, il est possible que vous souffriez d'une phobie ou un autre trouble anxieux.
La première chose qu'il est important d'avoir en tête c'est que notre peur anticipatrice est souvent beaucoup plus importante que la peur réelle. C'est-à-dire que l'isolement et l'évitement des situations qui nous effraient augmentent notre peur car nous ne confrontons pas notre cerveau à la réalité, et nous laissons plus de place aux scénarios catastrophes que nous imaginons. Le but n'est pas d'être poussé par les autres dans la situation phobique, mais bien d'y aller progressivement, avec le bon accompagnement et des techniques de gestion des émotions (respiration, etc.).
Quand consulter ?
N'attendez pas de ne plus être capable de faire vos activités quotidiennes pour consulter. Si vous vous rendez compte que vous évitez des situations afin de ne pas vous confronter à votre peur, il est totalement légitime et judicieux de consulter un ou une professionnelle de la santé mentale.
Pour aller plus loin
Christophe André - Psychologie de la peur : craintes, angoisses et phobies
André Marchand et Andrée Letarte - La peur d’avoir peur (attaque de panique et agoraphobie)
Roger Zumbrunnen - Pas de panique au volant !
Gillian Butler -Surmonter la timidité et la peur des autres avec les TCC
Franck Peyré - Faire face à l’agoraphobie : foule, isolement, endroits clos, hauteurs, transports, conduite, etc.
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Qu’est-ce que le psychotraumatisme ?
Le psychotraumatisme, ou l’état de stress post-traumatique, est une réaction du cerveau et de l’organisme face à un évènement à potentiel traumatique (= très stressant). C'est-à-dire un évènement qui expose, en tant que victime ou en tant que témoin, à la mort ou une menace de mort, à une blessure grave ou à des violences sexuelles. Il important de pointer qu'un événement traumatique n’engendre pas systématiquement un traumatisme psychique.
Pendant et après ce ou ces évènements, il est possible de ressentir un panel d'émotions et de symptômes différents. Ces derniers peuvent faire l'objet d'une prise en charge centrée sur le traumatisme.
Quelle est la temporalité du psychotraumatisme ?
De 0 à 3 jours
Dans les premiers jours qui suivent l'évènement, le corps et le cerveau essayent de trouver un sens à ce qui est arrivé : ils tentent de « digérer » émotionnellement l’événement, avec plus ou moins de succès.
La conduite à tenir dans ces premiers temps, pour entamer le processus de cicatrisation, c'est d'essayer d'en parler.
De 3 jours à 1 mois
Cette période de transition est lourde d’enjeux en termes de résilience (retour à la normale, reprise des habitudes de vie). Elle est fonction de qui l’on est, de notre histoire antérieure, du soutien dont on bénéficie. Peu importe la nature de l’événement, c’est la gravité du traumatisme et la manière dont on s’y ajuste, ainsi que notre entourage, qui jouent de façon prépondérante.
On peut ressentir un panel de difficultés différentes telles que :
- Le manque de concentration : difficultés pour lire, pour regarder un film en entier, pour suivre une conversation ou ce que dit l’enseignant,
- Le manque de patience, irritabilité, accès de colère,
- Des troubles du sommeil : difficulté d’endormissement, sommeil agité,
- Des réactions de sursaut, état d’alerte,
- Des efforts volontaires pour éviter tout ce qui rappelle l’événement : refuser d’aller à tel endroit ou d’utiliser un véhicule ou d’aborder le sujet dans une conversation ou d’avoir un rapport sexuel par exemple,
- L’incapacité d’éprouver des émotions positives comme la joie, la satisfaction,
- La survenue de pensées intrusives et de souvenirs envahissants,
- Le maintien de l’état dissociatif : une impression d'irréalité, d'être déconnecté.
Au delà d'1 mois
C’est à partir d'1 mois qu’un professionnel de la santé mentale peut déterminer la présence, ou l’installation, d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Celui-ci se caractérise par l’accentuation des difficultés précédemment énoncées : l’évitement devient envahissant allant jusqu’au repli social, les nuits sont peuplées de cauchemars, des émotions négatives s’installent de façon durable (colère, tristesse, culpabilité, peur…).
Dois-je consulter ? Et si oui, qui ?
A chacune de ces périodes, les difficultés rencontrées peuvent être de fréquence et d’intensité variables. L’avis d’un professionnel de santé formé au psychotrauma est recommandé dès lors que ces difficultés entravent la vie quotidienne. Celui-ci peut vous apporter des conseils précieux et vous orienter vers les dispositifs adaptés à la situation vécue (Centres de soin psychotrauma, Centre Régional du Psychotraumatisme de Montpellier, associations d’aide aux victimes et médecine judiciaire - UMJ). L’ensemble de ces acteurs peut vous aider à dépasser des difficultés qui vous paraissent insurmontables.
Psychiatres et psychologue peuvent vous recevoir pour une évaluation, et un suivi, au :
Centre Régional Psychotraumatisme (CRP Occitanie) - Antenne de Montpellier
Département d'Urgence et Post-Urgence Psychiatrique
Hôpital Lapeyronie
371 avenue du Doyen Gastion Giraud - 34295 Montpellier
https://www.chu-montpellier.fr/fr/crp
Prise de rendez-vous au 04 67 33 85 99
POUR ALLER PLUS LOIN
Ressources sur internet | Livres "self-help" | Annuaire |
Site du Centre National de Ressources et
|
Pascale Brillon - Se relever d'un traumatisme:
| Centres Ressources Psychotrauma Associations d'aide aux Victimes
|
Violence ou conflit, comment définir ma situation ?
Il est important de pouvoir différencier une situation de conflit, d’une situation de violence.
Comme dans toute relation, il est normal de rencontrer des désaccords pouvant aller jusqu'à se disputer.
Pour autant, un conflit place le conjoint dans une position d'échange égalitaire.
Mais si vous avez peur, que vous vous sentez menacé/menacée et que vous avez peur que votre partenaire puisse devenir violent ou violente, il est possible que vous soyez en situation de violence conjugale, intrafamiliale ou autre.
Alors que la situation de conflit place les protagonistes dans une position d’échange égalitaire, les violences impliquent quant à elles un rapport de domination et de négation de l’intégrité de la personne. A une situation de conflit ponctuelle s’oppose un mécanisme de violences chroniques qui s’inscrit dans la durée.
Le "violentomètre" permet de pointer les comportements qui s'apparentent à de la violence dans le couple : Violentomètre
Pour plus d'informations, ou pour discuter sur un chat : En Avant Toutes
Si vous êtes victime de violences conjugales
Il existe le site internet memo-de-vie.orgcrée par l'association France Victimes et la plateforme make.org
Ce site internet permet de capturer des preuves de violence (main courante, certificats médicaux), de les stocker dans un environnement sécurisé et accessible à tout moment, de fournir des éléments tangibles au récit de la victime et de partager des indices avec la justice pour faciliter l’enquête et la révélation de la vérité.
A un autre niveau, cela permet également d’appeler au secours, de s’informer et de se documenter (notamment sur ses droits grâce à une bibliothèque de ressources). LE site permet également un accompagnement dans ses démarches judiciaires et un suivi psychologique et moral, par l’une des 130 associations du réseau France Victimes sur l’ensemble du territoire. Au cas où les victimes seraient surveillées, le service est totalement sécurisé grâce à plusieurs fonctionnalités, dont le bouton “Vite, je quitte”, présent sur toutes les pages de la plateforme (source make.org).
Vous pouvez contacter également directement des associations locales comme France Victime 34 (04 67 60 61 78) ou du CIDFF (04 67 72 00 24) pour du soutien moral ou juridique. Il est important de ne pas rester seul ou seule.
Numéros utiles
Téléphone : 36 19
SMS : 114
Police : 17
Les urgences peuvent vous recevoir 7j/7, 24h/24
Auteurs de violences conjugales :
Une ligne téléphonique nationale est aussi mise en place pour l'écoute et l'orientation des auteurs de violences conjugales, tenues tous les jours de 9h à 19h : 08 019 019 11
L'accueil des personnes volontaires peut ensuite se faire localement.
Si vous ressentez ces symptômes et qu’un diagnostic somatique a été écarté par un medecin : il est probable que vous souffriez de la situation induite par le COVID, ou tout autre évènement de vie stressant (anxiété, stress, peur, etc.).
Ces manifestations sont des symptômes typiques du stress. Ils peuvent être déstabilisants.
Cependant, cet état émotionnel permet de s’ajuster à une situation donnée. Bien que connoté de manière négative, le stress est un mécanisme permettant de mobiliser toutes ses ressources pour surmonter un obstacle : fuir, combattre, rechercher du soutien, etc.
Il n’est donc pas inquiétant de ressentir ces symptômes dans une période de crise. Toutefois, lorsque celle-ci perdure, notre corps s’épuise.
Déconfinement progressif = nouvelles situations inconnues, nouveaux ajustements à mettre en place, nouvelles règles à intégrer
Tous ces changements peuvent créer de nouvelles sources de stress potentielles.
C'est pour cela qu'il est important de maintenir toutes les stratégies qui ont pu vous faire du bien dernièrement, et de rester vigilant vis-à-vis de ses états émotionnels.
Si un ou plusieurs de ces symptômes persistent :
· des difficultés du sommeil ou de l'appétit ;
· une humeur négative, des pleurs, de l'irritabilité ;
· un sentiment de désespoir ;
· un stress intense et envahissant ;
· des inquiétudes excessives et handicapantes ;
· une envie de consommer de l'alcool
ou des drogues pour faire face,
Pour aller plus loin
Relaxation guidée | Gestion du stress en période de pandémie | Livres "self-help" sur l'anxiété |
Youtube : "Cohérence cardiaque" / Méditation
Respirelax
| Stratégies de gens du stress et de l’anxiété pendant la pandémie. | Auger, L. (2004). S’aider soi-même. Éditions de l’Homme.
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Vous avez des questions, des problèmes ou des inquiétudes liés au Coronavirus ? Vous avez besoin d’être aidé ou écouté ?
Appelez le 0 800 130 000 (appel anonyme et gratuit, 24h/24, 7j/7)
Pour les personnes sourdes et malentendantes : www.gouvernement.fr/info-coronavirus/espace-handicap
Pour les professionnels
Vous trouvez ci-dessous une liste non-exhaustive de livres, vidéos, articles et de sites internet, classés par grand thème, pouvant vous apporter des informations et quelques premières pistes pour surmonter vos difficiltés ou celles de vos proches.
En cas de persistance des difficultés, prenez contact avec votre medecin traitant ou le Centre Hospitalier le plus proche de chez vous. Ne restez jamais seul.e face à votre détresse.
Addiction
Adolescent
Affirmation de soi
Anxiété
Bipolarité
Borderline
Burn-out et travail
Colère
Confiance en soi
Dépression
Deuil
Émotion
Enfant
| Estime de soi
Harcèlement
Panique (trouble panique et agoraphobie)
Parentalité
Phobie
Psychotraumatisme
Schéma (thérapie de-)
Sommeil
Stress
Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC)
Trouble du comportement alimentaire
Troubles obsessionnels compultifs (TOC)
Je ne peux pas m'arrêter de laver, vérifier, compter. Mieux vivre avec un TOC Violences conjugales
Violences sexuelles
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Ne restez jamais seul ou seule avec des idées noires et/ou suicidaires.
Appelez le 15 ou le 31 14 ou rendez vous directement aux Urgences de l'Hôpital Lapeyronie ou du Centre Hospitalier le plus proche de chez vous.
Page créée par les psychologues Laura Jane Mc Guire & Laura Suzan et actuellement gérée par Bastien Noisette.
Pour toute demande concernant cette page, vous pouvez nous contacter à : psychologuesurgences@chu-montpellier.fr