Interview

[LYMPHOEDEME] « Il faut faire ce qu’on aime et ne surtout pas se freiner ! »

Zaynab, 34 ans, vit dans les Bouches-du-Rhône. C’est lorsqu’elle a accouché à 18 ans que son lymphœdème primaire sur les deux jambes est apparu. Rencontre.

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Quatre parcours de vie. Quatre témoignages. Quatre patientes racontent leurs difficultés mais aussi ce qui les motive. Rencontrées à l'occasion d'un traitement intensif ou d'une consultation au Centre de référence constitutif des maladies vasculaires rares (CRC-MVR) de l'hôpital St Eloi à Montpellier, elles partagent leurs expériences. 
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Zaynab : à paraître le 16 mai

Quatre parcours de vie. Quatre témoignages. Quatre patientes racontent leurs difficultés mais aussi ce qui les motive. Rencontrées à l'occasion d'un traitement intensif ou d'une consultation au Centre de référence constitutif des maladies vasculaires rares (CRC-MVR) de l'hôpital St Eloi à Montpellier, elles partagent leurs expériences. 
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Zaynab « Il faut faire ce qu’on aime et ne surtout pas se freiner ! »

Je venais daccoucher de mon premier enfant. Javais 18 ans. Mes jambes avaient enflé. Je pensais que c’était lié à la grossesse. Que ça allait partir. Mais non. Cest resté. Mon lymphœdème bilatéral était bien là. Il a fallu une dizaine dannée pour quil soit diagnostiqué et traité. Au début, ça a été compliqué sur le plan professionnel. Il faut sorganiser. Ce nest pas forcément ni ce quon attend ni ce quon voudrait dans la vie. On narrive plus à se chausser et quand on fait un travail qui demande une certaine condition physique, ce nest pas facile. Cest aussi surtout une question desthétique. Cest difficile de perdre une partie de sa féminité (chaussures fines, à talon etc.). Ça met un bon coup au moral mais après, il faut sy faire.
Le sport en revanche ne pose aucun problème : si on aime, on peut en faire très facilement. Cest ce que je fais régulièrement. Yoga, marche nordique, course à pied, fitness, Hit, il ny a pas de frein au sport et ça fait vraiment du bien. Cest aussi un bon moyen qui nous permet daccepter sa maladie. Là où ça peut créer un déséquilibre, cest sur le plan émotionnel. Cest au niveau du physique, de la féminité, que cest compliqué. Cela ne ma pas empêché davoir une deuxième grossesse (éclats de rires). On sait que cest une maladie qui demande du temps. Et ce nest pas forcément ce que lon a lorsquon travaille et quon est maman et quon sait que ça va durer toute notre vie. Parce quon sait bien qu’’il ny a pas dautre solution que de faire des bandages et des drainages. Mais la vie continue !
 

Mes traitements : Cest la première fois que je viens ici pour suivre un traitement intensif (de quatre jours). Je le conseille car on soccupe très bien de nous. En plus, ça nous permet de voir comment les bandages sont faits et dapprendre les techniques pour pouvoir le faire à la maison. Il y a aussi des massages que lon peut faire seul. Ça aide à comprendre ce que lon a, comment ça fonctionne et comment on peut agir soi-même.

Mon message aux autres patients : Il faut rester actif. Faire ce que lon aime. Ne pas se freiner. Cest valable aussi pour les enfants atteints de lymphœdème. Il ne faut surtout pas les freiner dans ce quils aiment faire voire même plutôt les encourager, les accompagner et leur dire que la vie continue même si on a cette maladie-là.

 


Propos recueillis par Laurence Toulet Delaporte